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Le Normandy Tank Museum met sa collection de chars aux enchères

Des chars évalués à 150.000 euros, un avion, des jeeps : une trentaine de véhicules de la Seconde Guerre mondiale vont être vendus dimanche aux enchères, près des plages du Débarquement, au Normandy Tank Museum, qui ferme mercredi malgré un engouement croissant pour le matériel militaire.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Au Normandy Tank Museum en septembre 2016
 (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

"C'est une collection exceptionnelle. Je déplore sa dilapidation", a indiqué Jean-Jacques Buigné, président de l'Union française des amateurs d'armes, une association qui affiche 1.000 membres sur 100.000 collectionneurs en France. Cette vente aux enchères de véhicules militaires est "rare" en Europe, assure Artcurial, la société organisatrice. Selon elle, 90% des véhicules sont en état de marche.

130 lots, dont une trentaine de véhicules, majoritairement américains mais aussi allemands, vont être proposés dans les locaux du musée, ouvert en 2013 à Catz (Manche), le long de la Nationale 13 et d'une piste aérienne utilisée par les Américains en 1944. Le site se trouve entre les célèbres plages du Débarquement, Omaha et Utah Beach.

Une dizaine de chars figurent au catalogue. Parmi les véhicules, un M4 Sherman est estimé entre 200.000 et 400.000 euros, un blindé Cadillac M24 entre 150.000 et 250.000 euros, une jeep Willys entre 15.000 et 25.000. Patrick Nerrant, le propriétaire de la collection et gérant du musée, ambitionne un chèque de plusieurs millions d'euros, même si les lots seront mis aux enchères sans prix de réserve, a indiqué ce pilote d'Air France à la retraite. Les organisateurs espèrent que plusieurs centaines, voire un  millier de personnes assisteront à la vente. Ils tablent sur 75% d'acheteurs étrangers.

Un engouement pour le matériel militaire

Le matériel militaire de la Seconde Guerre mondiale fait l'objet d'un "engouement incroyable", relève Henri Milet, maire de Sainte-Marie-du-Mont (Utah Beach) et vice-président de la communauté de communes de Sainte-Mère-Eglise. Dans le canton, les "bourses militaria" -des "vide-greniers" d'objets militaires- attirent chaque année autour du 6 juin des milliers de personnes, de différentes nationalités, précise M. Milet. Elles ne sont annuelles que depuis quelques années. "On y trouve des collectionneurs mais aussi des spéculateurs convoitant uniformes, armes de poing, grenades, casques. Il y a un intérêt particulier sur tout ce qui est allemand", observe M. Millet. Reste que "M. Tout le monde ne peut pas acheter un char", souligne l'élu.

Et M. Nerrant assure que son musée n'a "pas trouvé l'écho" espéré. La fréquentation y a baissé de 15 à 20% en 2016, selon le pilote. Le site a attiré de 50.000 à 65.000 personnes par an, alors que M. Nerrant en visait 100.000 au bout de cinq ans. Le musée du Débarquement d'Utah en affiche lui 121.000 chaque  année. Le Normandy Tank Museum n'a pas profité du succès croissant des musées normands liés au Débarquement, qui affichent toutefois de petites baisses de fréquentation ces derniers mois. 

Pour plusieurs élus locaux, il s'agit à Catz plus d'un site pour "passionnés de matériel" et non d'un musée d'Histoire comme à Sainte-Mère ou Utah. Le musée de Catz propose mercredi pour la dernière fois son parcours entre les véhicules militaires, jalonnés de drapeaux, anglais, nazis, américains, quelques lignes attribuées à Joseph Goebbels (chef de la propagande nazie) et une citation du général Leclerc sur qui sont ces hommes. M. Nerrant s'est heurté à l'hostilité de certains voisins qui se plaignaient du bruit des chars et des avions du musée. Le site proposait des tours de blindés et des survols des plages du Débarquement. Le propriétaire des murs, Christophe Beaussire, annonce pour la rentrée 2017 le lancement d'un nouveau musée à la place du Normandy Tank Museum, et sans M. Nerrant.

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