Le milliardaire Christopher Forbes se sépare de sa collection Napoléon III
Reportage : M. Vial, M. Hauville et V. Poulain
Avant la vente à Fontainebleau le 5 mars, la présentation des 2.000 objets d’art du second Empire de la collection Forbes, la plus importante au monde consacrée à cette période, ne pouvait se faire qu’au palais Garnier, cet opéra, architecture typique de l’époque dite aussi "Napoléon III".Cette collection qui va être dispersée aux enchères, Christopher Forbes, l’une de plus grosses fortunes du monde, a mis plus de cinquante ans à la constituer. Elle est composée de tableaux, de sculptures, de lettres, de manuscrits, de reliques ou d’uniformes.
L’héritier de la dynastie Forbes, Christopher, est aussi francophile et passionné par Napoléon III et son époque charnière, enjouée comme en a rendu compte la musique d’Offenbach, explique sa passion pour cette époque :
C’était une période d’effusion dans la musique mais aussi dans l’industrie et le commerce. Offenbach, c’est parfait pour l’époque
Christopher ForbesL'avènement de la France moderne
C’est connu, on ne voit pas de défauts à ce ou ceux qu’on aime et Christopher Forbes ne fait pas exception à cette règle. Il reste insensible aux nombreuses critiques dont l’empereur fut l’objet, en particulier de la part de Victor Hugo qui l’avait surnommé "Napoléon le Petit". Pour Christopher Forbes, Napoléon III a joué en France un rôle important dans les domaines politique, social et artistique.
Pour moi, c’est l’avènement de la France moderne. Toute la France que l’on connait aujourd’hui, c’est plutôt grâce à Napoléon III qu’à son oncle (Napoléon 1er / NDLR). Son oncle a laissé des lois et beaucoup de morts. Napoléon III a créé le Paris moderne, les grands chemins de fer, les grands ports.
Christopher ForbesLa France n'est pas foutue sur le marché de l'art
Si la vente intéressera une clientèle mondiale, dotée d’importants moyens financiers, elle est aussi la preuve que la France reste une place importante du marché de l’art, comme le confirme Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur :
La France n’est pas foutue, le marché de l’art n’est pas foutu en France. Les salles de ventes savent travailler ; les commissaires-priseurs sont capables de faire des ventes aussi importantes que celles qui se tiennent à New-York ou à Londres. Pour nous, c’est un symbole extrêmement important
Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur 2.000 oeuvres mises en vente, il y a de quoi ne plus savoir où donner de la tête, seuls les spécialistes sauront s’y retrouver entre une veste d’uniforme, un tableau, une sculpture ou un petit objet précieux. Mais la pièce maîtresse de la vente est une huile sur toile, "L’Impératrice Eugénie entourée de ses dames d’honneur", copie de l’original signé Winterhalter que l’on peut voir au château de Compiègne.
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