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La restauration de la chapelle égyptienne d'Akhethétep est lancée au Louvre

Le Louvre a présenté jeudi la première étape de la restauration de la chapelle du mastaba d'Akhethétep, un chantier ambitieux qui aboutira à une restitution plus exacte de cette chapelle funéraire vieille de 4000 ans, transportée à Paris au début du XXe siècle et dont on a retrouvé la localisation exacte sous les sables.
Article rédigé par franceinfo - Valérie Oddos (avec AFP)
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Relief de calcaire de la chapelle du mastaba d'Akhethetep au musée du Louvre
 (Photo Josse / Leemage / AFP)

La restauration de la chapelle du mastaba d'Akhetétep, qui a commencé en novembre dans l'aile Sully du Louvre, doit s'achever en juillet 2020. Elle doit permettre de restituer les proportions, les hauteurs, les volumes, sur la base des dernières découvertes la concernant, en Egypte.

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Un mastaba, c'est quoi ?
Un mastaba est la partie émergée du tombeau d'un dignitaire, dans l'Egypte ancienne : l'édifice de forme parallélipédique aux murs inclinés était construit au-dessus du caveau, condamné après les funérailles, où reposait le défunt. Il abritait une chapelle qui accueillait ses proches et les prêtres qui venaient y déposer de la nourriture en offrande et prononcer des formules pour lui assurer une éternité agréable. 
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Qui était Akhethétep ?
On sait qu'Akhethétep était un haut dignitaire de la Ve dynastie, vers 2400 ans avant J-C, à l'époque de l'Ancien empire égyptien, mais on ne sait pas exactement quel pharaon il a servi. On sait par les inscriptions trouvées dans son tombeau qu'il était "ami unique", donc très proche du souverain, dont il était "chef des secrets de la maison du matin", responsable du réveil et de l'habillement du pharaon et donc des couronnes et autres bijoux chargés de la puissance divine. Ce qui lui conférait aussi le titre de "prêtre de Héka", le dieu de la magie.
 
Le rang d'Akhethétep lui donnait droit à des terres et aussi le privilège de se faire construire un mastaba dans une des nécropoles royales près de la capitale et de recevoir un culte funéraire assuré par des professionnels, soit des offrandes quotidiennes.
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La chapelle d'Akhethétep, transportée au Louvre en 1903
La partie intérieure décorée de la chapelle du mastaba d'Akhethétep a été apportée à Paris en 1903, à une époque où la nécropole de Saqqara était régulièrement pillée et où le service des Antiquités de l'Egypte a décidé de vendre des ensembles complets. Présentée au Louvre dès 1905, les blocs de calcaire sculptés en bas-relief ont été montés et assemblés à l'intérieur d'un support de maçonnerie qui donne une idée de l'édifice d'origine.
 
Les parois sont décorées de scènes en relief dont la polychromie est partiellement conservée. Elles décrivent le repas funéraire, les artistes qui animent le banquet, les activités des champs qui servent à l'alimentation éternelle du défunt. A l'entrée, Akhthétep assiste à l'arrivée de l'équipement de son tombeau.
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L'emplacement originel du mastaba retrouvé sous les sables
Depuis le transport de la chapelle, le tombeau auquel elle appartenait avait disparu dans les sables. En 1991 le musée du Louvre a lancé des fouilles pour rechercher l'endroit où il se trouvait. Il est aujourd'hui connu, ainsi que l'ensemble architectural auquel il appartenait. Le Louvre a voulu proposer une nouvelle présentation du mastaba pour que les visiteurs voient ce qu'était une tombe monumentale de l'Ancien empire.
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La chapelle en cours de restauration
Les travaux de restauration, rendus possibles par une campagne d'appel aux dons, ont commencé en novembre 2018 dans l'aile Sully et doivent s'achever en juillet 2020. La quarantaine de bloc qui constituent la chapelle ont été démontés et seront remontés au premier semestre de l'an prochain.
 
"Le visiteur était floué quand il voyait ce mastaba. Il s'agit de lui redonner les moyens d'une vision exacte, de restituer les proportions, hauteurs, volumes", a expliqué à la presse l'égyptologue Vincent Rondot, directeur depuis 2014 du département des antiquités égyptiennes du Louvre. Tout sera fait pour que "l'oeil puisse différencier ce qui est ancien et ce qui a été rajouté. Nous voulons une restitution architecturale conforme à l'original", a-t-il dit.
 
C'est un chantier délicat qui provoque de nombreuses discussions techniques, a expliqué Vincent Rondot, notamment sur le matériau artificiel à utiliser pour restituer le parement : pierre calcaire ou béton...
 
Lors des travaux, quand le linteau a été enlevé, des papiers pliés ont été retrouvés avec les noms des "marbriers poseurs" venus de toute la France pour remonter le mastaba en 1932 : "Les ancêtres vous saluent. Adieu."
 
La restauration a été rendue possible par une campagne d'appel aux dons "Tous mécènes !", la septième du genre, lancée en 2016, qui a réuni 500.000 euros.

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