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La place Stanislas à Nancy, un trésor de l'architecture classique
Conçue en 1751 par le duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV, la place Stanislas a été refaite à l'identique en 2005. Inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, elle fait partie des plus beaux exemples d'architecture classique au monde.
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Reportage: C. Laronce, A. Berthiau, R. Meyze et N. Aïbar
Si l'on vous dit Nancy? Vous répondrez Place Stanislas avant toute autre chose et sans doute avant Gallé, Majorelle ou Prouvé. Si l'Ecole de Nancy a fait, à partir de 1900, la renommée artistique de la ville, c'est bien sa superbe Place Stanislas, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, qui lui a permis d'être connue dans le monde entier.
Un concentré de l'histoire de France du XVIIème siècle
Ancien roi de Pologne, devenu une sorte de SDF aristo par les aléas des défaites et des alliances, Stanislas Leszczynski, exilé, arrive à Nancy après bien des pérégrinations à la suite de sérieux déboires dans son pays. Sans logis royal peut-être, mais tout de même nourri, logé dans de confortables conditions, l'amitié entre princes n'est pas un vain mot, Stanislas Leszczynski apprend un jour par des diplomates que sa fille, Marie, vient d'être choisie pour devenir l'épouse du roi de France Louis XV.Beau-père du roi? Bingo! Tout va changer pour lui. Son gendre qui a le sens de la famille, décide d'attribuer à son beau-père le trône de Lorraine. Fini l'exil pour Stan qui redevient quelqu'un: Duc de Lorraine, tout de même.
Une architecture d'un classicisme absolu
C'est lui qui en 1951 décide de construire cette place à l'emplacement d'un immense espace. Il en confie la réalisation à son architecte, Héré, qui a aussi donné son nom au magnifique arc de triomphe qui jouxte la place. Un arc tout à la gloire de Louis XV (un peu de flagornerie ne saurait nuire) avec statues de la guerre, de la paix et la fameuse trompette dorée, celle de la Renommée qui a depuis été déjà volée deux fois et retrouvée. Mais c'est pour l'anecdote. Cette place n'est pas qu'un assemblement de pavés, elle comporte aussi des fontaines réalisées par Barthélemy Guibal et les superbes grilles de Jean Lamour. Les fontaines dont les statues auraient été, dit-on, inspirées par le corps somptueux de Madame de Boufflers, maitresse de Louis XV. Si elles étaient appréciées de tous, moins de toutes peut-être, ne l'étaient pas du tout du confesseur de Stanislas qui les trouvaient trop lubriques.Un roi gourmet, gourmand et éclairé
Stanislas n'a pas occupé sa place ou plutôt il n'a pas vécu dans l'un des palais qui l'entourent et qui sont aujourd'hui, la mairie, l'opéra de Lorraine ou le musée des Beaux-Arts. Il s'est installé avec sa cour à une trentaine de kilomètres de là, à Lunéville où il s'est fait construire un château, "le petit Versailles", dont le surnom dit assez ce que ce château a de grandiose.On y étudiait, philosophait, avec Montesquieu, Voltaire ou Emilie du Chatelet mais on y faisait surtout la fête. Stanislas, prince éclairé sans doute, mais aussi gourmand, très gourmand. Il serait dit-on (que ne lui attribue-t-on pas?) le créateur du baba au rhum, question de dents, parait-il et de la madeleine, la célèbre madeleine de Nancy.
En 2004, le château fut en grande partie détruit par un incendie accidentel mais put être reconstruit grâce à des fonds publics et une souscription.
Stanislas quittera ce monde en 1766 à l'âge de 90 ans. La Lorraine fera alors son entrée dans le royaume de France.
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