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L'Unesco révise sa liste du Patrimoine mondial de l'Humanité dimanche
C'est sous des mesures de sécurité renforcées que l'Unesco révise, à partir de dimanche, sa liste du Patrimoine mondial de l'Humanité, en raison du triple attentat à l'aéroport Atatürk qui a fait 45 morts le 28 juin. De fossiles vieux de plus de 560 millions d'années à la modernité du Corbusier, l'Unesco fera des bonds de géant dans l'Histoire.

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1.031 sites dans 163 pays
Cette 40e session du "Comité du patrimoine mondial", du 10 au 20 juillet se déroulera sous l'influence de cet attentat. S'il n'a pas été revendiqué, Ankara l'a attribué au groupe Etat islamique (EI) qui, au-delà de ses victimes humaines, a également causé des dégâts considérables dans des trésors du patrimoine mondial, comme la cité antique de Palmyre ou la citadelle d'Alep."Ce qui s'est passé en Syrie, en Irak, mais aussi au Mali ou en Afghanistan a été tellement choquant, que le processus de préparation des listes de l'Unesco est devenu d'une grande importance politique", souligne à l'AFP sa directrice générale, la Bulgare Irina Bokova.
A ses yeux, l'intérêt pour les questions de patrimoine a "énormément augmenté ces dernières années à cause de ces conflits", mais aussi des nouvelles menaces liées au "changement climatique ou à l'urbanisation".

Figurer sur cette liste, qui comprend aujourd'hui 1.031 sites dans 163 pays, peut également faciliter le déblocage d'aides financières pour la préservation et doper la fréquentation touristique.
Cette année, 29 sites espèrent y faire leur entrée. Après d'intenses manœuvres diplomatiques, le choix final reviendra au Comité du patrimoine, composé de 21 pays élus pour six ans.
De la préhistoire à l'architecture moderne
Retoquée en 2009 et 2011, la candidature d'œuvres de l'architecte franco-suisse Le Corbusier revient remaniée avec, cette fois, un avis positif du comité d'experts chargé d'évaluer les projets. Le dossier, porté par la France, regroupe 17 sites choisis dans sept pays (France, Suisse, Belgique, Allemagne, Argentine, Japon, Inde) pour montrer la dimension planétaire du patrimoine laissé par Charles-Edouard Jeanneret-Gris, dit Le Corbusier (1887-1965).Tous témoignent de l'apport du Corbusier au "Mouvement moderne", un courant apparu à partir de la Première guerre mondiale et qui insistait sur le fonctionnel, la pureté des lignes et l'emploi de nouveaux matériaux (béton, fer, acier...).

Dans le même esprit, les Etats-Unis soutiennent des œuvres de l'architecte du début du XXe siècle Frank Lloyd Wright (1867-1959), mais le dossier n'a pas reçu un avis encourageant du comité d'experts.
A l'autre bout de la chronologie humaine, plusieurs dossiers sont liés à la préhistoire : la réserve de Mistaken Point (Canada), riche en fossiles vieux de plus de 560 millions d'années ; les sites d'art rupestre de Zuojiang Huashan (Chine) qui datent du 5e siècle avant JC ; les dolmens d'Antequera (Espagne)... Des sites naturels sont également en lice (désert de Lout en Iran, archipel de Revillagigedo au Mexique, la chaîne des Puys en France...).

Lors de sa 40e session, le Comité mondial de l'Unesco révisera aussi la liste des sites "en péril", 48 à ce jour. Sept sites pourraient y être ajoutés, dont la vallée de Katmandou frappée par un violent séisme en 2015. L'an dernier, le Népal avait bloqué son passage sur la liste en péril, par crainte d'effrayer les touristes.
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