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"L'Ommegang", grand défilé festif, célèbre Charles Quint à Bruxelles

Vêtus de coiffes médiévales, esquissant des pas de danse ou chevauchant des montures richement parées, près de 1.400 bénévoles costumés participent vendredi à la procession de l'"Ommegang" à Bruxelles, qui commémore la venue de Charles Quint dans la "capitale de son empire" il y a cinq siècles.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Un participant de l'Ommegang, grand défilé festif à Bruxelles (juillet 2017)
 (Alexandros Michailidis / SOOC)

2.000 costumes médiévaux

La fête folkorique doublée d'un spectacle, que la Belgique désire voir reconnue par l'Unesco, se déroule chaque année dans le centre historique de Bruxelles, pendant deux soirées début juillet.

Cette année - mardi et vendredi de cette semaine - elle a pour invité d'honneur l'animateur français Stéphane Bern, qui endossera vendredi soir le rôle du "héraut" contant l'épopée de Charles Quint au public rassemblé sur la somptueuse Grand-Place de la capitale belge.
Souverain du Saint-Empire romain germanique, Charles de Habsbourg, dit Charles Quint, qui régnait sur l'Europe des Pays-Bas jusqu'en Espagne, mais aussi sur les possessions espagnoles en Amérique du Sud, "avait fait de Bruxelles la capitale de son empire sur lequel le soleil ne se couche jamais", explique à l'AFP le président de l'événement, Paul Le Grand.

Quand l'Empereur est entré dans la ville pour présenter son fils aîné Philippe (le futur Philippe II d'Espagne), en juin 1549, "les Bruxellois veulent lui montrer ce qu'il y a de plus beau, et ce qu'il y a de plus beau c'était un ‘Ommegang’", à savoir un cortège joyeux et très coloré inspiré des processions religieuses.

Pour le recréer, l'Ommegang version 2017 présente près de 1.400 participants habillés de quelque 2.000 costumes médiévaux reconstitués, des chevaux richement parés, des acrobates montés sur des échasses se livrant à des joutes épiques, des manieurs de drapeaux, des géants, des feux d'artifice...

Ils envahissent la Grand-Place la nuit tombée, sous la façade néogothique de la Maison du Roi, au milieu des applaudissements d'une foule ravie, dont de nombreux touristes.
Deux cavaliers de l'Ommegang 2017 à Bruxelles
 (Alexandros Michailidis / SOOC)

Dans la tradition de Brueghel

Des machines fumigènes, rares anachronismes sur les pavés chargés d'histoire, déversent leurs vapeurs nacrées et confèrent une aura fantasmagorique aux scènes moyenâgeuses qu'un bouffon du roi commente avec truculence.

Au carrosse royal succèdent des dragons bigarrés et des géants, d'imposantes poupées traditionnelles portées par des hommes. Une barque transportant la statue de la Vierge rappelle l'origine religieuse de la procession.

L'Ommegang (un mot de vieux flamand qui désigne les processions rituelles) a été ressuscité en 1930 "pour le centième anniversaire de l'indépendance de la Belgique". "Et c'est encore cet Ommegang là que vous pouvez voir dans les rues de Bruxelles à l'heure actuelle", explique M. Le Grand.

La Région bruxelloise a déposé en mars la candidature de l'Ommegang pour son inscription au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. La candidature de cette "fête populaire, ‘brueghelienne’", est défendue avec passion par Stéphane Bern : "C'est une très belle tradition. Cela permet à 1.400 bénévoles de revivre ces heures glorieuses, cette histoire collective, qui au fond est une histoire européenne".
Porteurs de drapeau de lOmmegang 2017 à Bruxelles
 (Alexandros Michailidis / SOOC)
"J'aime quand l'histoire n'est pas mise sous cloche mais qu'elle est vécue au quotidien par des gens qui ont envie de se souvenir d'où ils viennent, pour mieux savoir où ils vont", plaide Stéphane Bern.

Par souci de réalisme, les costumes s'inspirent "des tapisseries bruxelloises de l'époque, qui sont très connues dans le monde entier, et de tableaux", observe le président de l'Ommegang Event, Paul Le Grand. Surtout, 200 descendants de la noblesse bruxelloise campent, altiers et avec le plus grand sérieux, le rôle de leurs aïeux au sang bleu.

Le festival s'efforce d'ailleurs d'attribuer aux participants "un rôle qui correspond à leur vie civile actuelle", raconte M. Le Grand. "La spécificité de notre casting", c'est que "les gardes sont de vrais policiers, le scribe est un vrai journaliste, le peintre est un vrai peintre", détaille-t-il.

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