Notre-Dame de Paris : "Nous tenons délais et budget", assure Philippe Jost à la tête du chantier de reconstruction
À moins de neuf mois de la réouverture prévue de Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie en 2019, les "délais et le budget" du chantier de reconstruction sont tenus, a assuré mercredi 27 mars Philippe Jost, à la tête de l'établissement public qui en a la charge.
"Nous tenons délais et budget", a déclaré Philippe Jost, interrogé sur le bilan de ce "chantier hors du commun" par la commission de la culture du Sénat. Il intervenait à deux semaines du cinquième anniversaire de l'incendie, le 15 avril 2019.
Retraçant les étapes de cette reconstruction, Philippe Jost a salué le travail des "250 entreprises" et "des métiers d'art" à l'œuvre sur le chantier, dont les travaux effectifs de reconstruction qui ont débuté au printemps 2022 après une phase de déblaiement des décombres et de sécurisation de l'édifice, d'un coût de "150 millions d'euros".
150 millions pour les extérieurs
Philippe Jost, qui a succédé au général Jean-Louis Georgelin décédé brutalement l'été dernier, a estimé que "dans cette dernière ligne droite exigeante", le budget de la reconstruction devrait rester, sauf imprévu, "en deçà des 550 millions d'euros fixés".
Il restera alors "environ 150 millions d'euros" sur les 846 millions recueillis par la souscription nationale, qui seront "réaffectés à des restaurations urgentes des extérieurs" de la cathédrale, dont la réouverture est prévue le 8 décembre.
Les façades de Notre-Dame sont notamment endommagées par des pathologies de la pierre, antérieures à l'incendie. Ces restaurations seront pilotées par l'établissement public à partir de 2025, a-t-il précisé.
Durabilité et pérennité
"Morceau de bravoure" et résultat probablement le plus visible de cette "blessure refermée mi-mars", selon ses termes, la flèche, qui avait transpercé la nef en s'effondrant dans les flammes, a été reconstruite à l'identique et pointe à nouveau dans le ciel de Paris au fur et à mesure de l'enlèvement de l'échafaudage qui l'entoure.
La pose de la couverture en plomb se poursuit sur sa charpente en chêne massif et ses éléments de décors retrouvent, eux aussi, progressivement leur emplacement. Les charpentes de la cathédrale qui avaient brûlé ont également été reconstruites en chêne massif, "avec du bois chevillé sans aucun boulon", a souligné Philippe Jost.
"Nous restaurons pour au moins 860 ans, en reprenant les modes opératoires [les savoir-faire artisanaux médiévaux] et les matériaux d'origine", a-t-il dit, évoquant un "parti pris qui n'est pas seulement esthétique, mais de durabilité et de pérennité".
12 à 15 millions de visiteurs par an
Concernant la protection incendie, outre l'installation d'un système de brumisation qui se déclenche automatiquement en cas de départ de feu, Philippe Jost a annoncé le "cloisonnement des charpentes afin d'éviter que le feu ne se propage rapidement" et "l'assurance d'un accès à 600 m3 d'eau par heure pour les pompiers".
Côté sanitaire, un "système de filtration des eaux de pluies" qui ruissellent, entraînant la dispersion d'environ "10 kg de plomb par an", va être expérimenté en 2025, a-t-il également indiqué.
Enfin, côté accueil du public, Notre-Dame pourra accueillir un "maximum de 12 à 15 millions de visiteurs par an" contre 12 millions en moyenne avant l'incendie. Les conditions de circulation restent "une question de jauge et d'accessibilité", a-t-il estimé.
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