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Vidéo Didier Durand, PDG de l’entreprise Pierrenoel : « Notre-Dame de Paris n’est pas sauvée »

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Temps de lecture : 5min - vidéo : 6min
Article rédigé par franceinfo - Justine Claux
France Télévisions

Invité de Stéphane Dépinoy dans « :L’éco », Didier Durand, le PDG de l’entreprise Pierrenoel, en charge du chantier de rénovation de Notre-Dame de Paris, nous parle de la lourde tâche à laquelle son équipe et lui s’attellent.

Didier Durand est le PDG de l’entreprise Pierrenoel, spécialisée dans
la restauration du patrimoine et des monuments historiques. Près de
cinq mois après l’incendie du 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris est
en plein chantier. Et ce chantier, c’est sa société qui en est en charge.
Ce tailleur de pierre en assure la coordination.

"Nous sommes dans la première manche : la sécurisation. Il faut tenir
Notre-Dame de Paris, la sécuriser, et ce n’est pas encore gagné. Même si on a le sentiment, aujourd’hui, au bout de quatre mois, que tout va
bien, non, Notre-Dame de Paris n’est toujours pas sécurisée. Elle ne le
sera pas tant que l’on n’aura pas retiré ces 250 tonnes d’échafaudages
qui se trouvent au-dessus et qui étaient conçues pour la restauration
de la flèche", explique Didier Durand.

"Ces échafaudages ont fondu, ils sont même soudés", poursuit-il. "Et
ces 250 tonnes, il faut pouvoir les retirer. L'entreprise Europe
Échafaudage avec les frères Le Bras travaillent au niveau de tout ce qui
est étaiement et charpente. Ils oeuvrent pour qu’on puisse
éventuellement retirer au plus vite ces échafaudages", poursuit le
patron de l’entreprise Pierrenoel.

Sa société emploie 47 personnes, mais seule une vingtaine travaillent
actuellement sur le "chantier titanesque", selon les termes de Didier
Durand, de Notre-Dame de Paris.

"Est-ce qu’on peut dire que Notre-Dame est sauvée ? Parce qu’on a
beaucoup dit que la structure était encore fragile", interroge
Stéphane Dépinoy.

"Non, malheureusement, elle n’est pas sauvée. Il faut réellement que
l’on se sorte ça de la tête. Je l’espère au plus vite, mais
malheureusement, on a eu une petite interruption de chantier de trois
semaines. Et c’est compliqué de faire repartir un chantier qui comptait
cent personnes, et qui, d’un seul coup, reprend avec seulement
quarante en raison des problèmes de plomb", répond Didier Durand.

"La présence du plomb a entraîné des mesures sanitaires, des
mesures de sécurisation", souligne Stéphane Dépinoy.

"On les avait déjà prises, dès le premier jour, le 16 avril", rétorque le
patron de la société en charge des travaux de rénovation de Notre-
Dame de Paris. "Nous avions, nous, en tant que patrons, réalisé des
plombémies, parce qu’on est responsables de la qualité de nos
compagnons, on est responsables de nos hommes et de nos femmes
que nous envoyons sur le terrain, moi-même, j’étais présent", insiste-til.

"On avait pris absolument toutes les mesures pour qu’il n’y ait
aucun problème. Et d’ailleurs, comme je l’ai signalé au préfet de
région, sur les trois mois d’intervention, il n’y a eu aucun accident du
travail, et surtout, aucune plombémie au-dessus des normes
autorisées."

"Ce qui est incroyable, c’est que lorsque l'incendie s’est produit, vous
veniez de remporter un appel d’offre pour rénover une partie de
Notre-Dame de Paris", rappelle Stéphane Dépinoy.

"L’arc-boutant de la culée dix. C’est un petit bout d’arc-boutant",
raconte Didier Durand. "On avait commencé le lundi matin avec deux
compagnons tailleurs de pierre. Le lundi soir, malheureusement, il y a
eu le feu. Je n’ai pas bien vu le feu, j’ai regardé ça sur les réseaux
sociaux, je n’y croyais même pas. Le soir, j’ai été sur le site avec ma
fille. Et avec toute une chaîne humaine, on a sorti les trésors de Notre-Dame, c'était extraordinaire parce qu’on ne savait pas encore si la tour
nord pouvait s’écrouler".

Actuellement, les salariés de l’entreprise Pierrenoel sont en train de
sécuriser les voûtes. "Ils font en sorte de retirer tous les débris qui
sont tombés en hauteur sans que la voûte ne s’effondre", explique
Stéphane Dépinoy. "Vous envoyez même des alpinistes pour soulager
les voûtes parce qu’il faut les sécuriser.", précise-t-il.

"On envoie les alpinistes par rapport aux planchers qui ont été
positionnés par l’entreprise Le Bras, et nous récupérons les bois, nous
les évacuons, et ensuite, on fait une grosse aspiration avec l'un des
camions les plus importants en France pour pouvoir aspirer la totalité
du dessus des voûtes", détaille Didier Durand.

"Donc on est encore en train de soulager Notre-Dame…", réagit
Stéphane Dépinoy.

"On soulage. On est réellement des urgentistes", conclut Didier Durand.

L'interview s'est achevée sur "Ascenseur pour l’échafaud" de Miles
Davis.

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