"Il y aura encore plus de touristes" : la candidature des châteaux de Bavière au patrimoine mondial de l'Unesco ne plaît pas à tout le monde

L'Allemagne dépose son dossier de candidature au patrimoine mondial de l'Unesco, jeudi, pour les quatre châteaux de Bavière. Sur place, cette candidature ne fait pas l’unanimité.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le chateau du Neuschwanstein, en Bavière (Allemagne), en janvier 2024. (SEBASTIEN BAER / FRANCEINFO)

Les châteaux de Bavière vont-ils bientôt rejoindre la liste du patrimoine mondial de l’Unesco ?L’Allemagne dépose, jeudi 1er février, son dossier de candidature pour les quatre châteaux sortis de l’imagination fertile du roi Louis II de Bavière.

Le plus célèbre d’entre eux est sans conteste celui de Neuschwanstein, à quelques kilomètres de l’Autriche. Construit entre 1869 et 1886 mais jamais achevé, le château attire, chaque année, plus d’un million de touristes ce qui en fait un des sites les plus visités d’Allemagne. Après une trentaine de minutes de marche, sur le sentier enneigé, et un dernier virage, le château émerge, silhouette blanche perchée sur son rocher.

L'entrée du village de Schwangau, la commune de 3300 habitants au pied du château de Neuschwanstein. (SEBASTIEN BAER / FRANCEINFO)

Les premiers visiteurs de la journée sortent déjà de l'édifice. À l’intérieur, les visites guidées s'enchaînent. Arrêt incontournable : la salle du trône avec son sol de mosaïque, la grotte artificielle et ses stalactites et le grand salon : "Ce salon tout entier est dédié aux cygnes, l'animal fétiche du roi. Même les poignées de porte en fer forgé sont en forme de cygne", précise un guide.

"C'est un emplacement de rêve et il a été restauré de manière très fidèle à l'original. Quand on est là au bon moment, comme ce matin, le soleil brille derrière le château. Je comprends pourquoi les jeunes mariés japonais viennent se faire photographier ici. Visuellement, c'est un château de conte de fées." 

Sylke, une touriste venue de Francfort

à franceinfo

"Il y aura encore plus de touristes"

Dans le village niché au pied de l'édifice, les 3 300 habitants doivent cohabiter avec le million de touristes qui visitent chaque année le château. L'été dernier, lors d'un référendum, ils ont donné leur accord à l'inscription du site à l'UNESCO. Mais le projet continue à diviser le village. Karl a voté non au référendum : "Si le site est inscrit au patrimoine mondial, il y aura encore plus de touristes. J'habite à deux kilomètres. Quand il y a beaucoup de monde, je reste bloqué une demi-heure dans les embouteillages et cela arrive très souvent. C'est comme à Paris, au pied de la tour Eiffel. Et puis avec les gaz d'échappements, ce n'est pas bon pour l'environnement et les montagnes...", fait remarquer le voisin.

Stefan Rinke, le maire de Schwangau, en Allemagne. (SEBASTIEN BAER / FRANCEINFO)

Le maire Stefan Rinke, est, lui, convaincu que le classement à l'UNESCO est indispensable. Pas pour attirer plus de touristes, mais pour permettre un meilleur entretien du château, grâce à de nouvelles subventions : "Ça coûte très cher. La Bavière vient de dépenser plus de 20 millions d'euros pour la restauration intérieure, tels que les tissus, les tapis, les rideaux, les meubles, les tableaux... Il faut rénover et restaurer régulièrement. C'est la même chose pour tous les sites qui accueillent plus d'un million de visiteurs chaque année", précise l'élu.

L'UNESCO rendra son verdict l'année prochaine. Si la candidature est acceptée, les châteaux de Bavière rejoindront les 52 sites allemands déjà classés au patrimoine mondial.

Le reportage de Sébastien Baer en Bavière

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