Reportage: J. Meurin, O. Denoun, A. Ruppert En décembre 1944, une exposition intitulée "Humour interdit" avait été organisée à Toulouse. Il s'agissait, après 4 ans de privations et de souffrances, de montrer comment le dessin avait rendu compte de la réalité de la guerre.En reprenant ce titre, le musée de la Résistance et de la Déportation de Haute-Garonne veut à la fois faire oeuvre d'historien en montrant ce qu'a été le dessin de presse ou d'affiche pendant la guerre et de lanceur d'alerte ou d'agitateur d'idées en rappelant que, 71 ans plus tard, ce que l'on croyait à jamais terminé pourrait resurgir et que la liberté d'expression reste une valeur très fragile et menacée."La liberté d'expression est d'une très grande précarité et demande la plus grande attention" commente un visiteur. Publier ce genre de dessins pendant la guerre, un acte de courage (France 3) La caricature, arme ou remède165 dessins, tracts ou affiches ont été ressortis des archives. Ils prouvent que la caricature peut être une arme bien ou mal utilisée. Bien, si elle est au service de la Liberté et de la résistance à toute oppression, mal si elle devient propagande.Mais le dessin d'humour est aussi un remède qui permet de rendre le quotidien plus supportable en présentant la réalité sous un angle différent pour s'en moquer et s'en amuser. Se méfier de "la cinquième colonne"... (France 3) Il y a donc là des dessins officiels publiés par des journaux ou des revues et des documents clandestins comme ceux réalisés par des déportés. Ces dessins-là peuvent faire sourire mais sont avant tout des témoignages extrêmement importants sur la vie quotidienne dans les camps de concentration. Vie quotidienne dans un camp de prisonniers (France 3) Si l'on peut apprécier le regard historique de ces dessins et de ces caricatures, on peut aussi se dire que les débats sur Charlie et la liberté d'expression ne sont hélas pas nouveaux. Et que ce que l'on croyait en 1944 définitivement renvoyé au passé pourrait bien resurgir si l'on ne reste pas vigilant. Peu réjouissant."Humour interdit"Musée départemental de la Résistance et de la Déportation de Haute-Garonne52, allée des Demoiselles31400 ToulouseJusqu'au 8 juillet