: Vidéo Être militante féministe en 1970 et en 2021... qu'est-ce qui a changé ?
Il y a 50 ans, 343 femmes signaient un manifeste en faveur du droit à l'IVG. Conversation entre une de ses signataires et une activiste féministe de la nouvelle génération.
"On nous a appelées quelquefois "les 343 salopes". Dans le manifeste, nous disions que, dans notre vie, nous nous étions toutes faites avortées." C'était il y a 50 ans. Simone de Beauvoir et 342 autres femmes signaient un manifeste en faveur du droit à l'IVG. Brut a retrouvé Catherine Guyot une des signataires du manifeste et militante au Mouvement de libération des femmes, et l'a présentée à Anna Toumazoff, une jeune militante féministe. "Je me sens hyper petite et hyper intimidée. Toutes ces luttes, qui ont pu être faites, c'est vraiment des moments d'histoire et des avancées. Heureusement qu'on a eu toutes ces femmes qui ont eu cette énergie avant que, nous, on en déploie", salue cette dernière. "Il y a eu plus de conquêtes en 40 ans qu'en 2000 ans d'histoire", ajoute Catherine Guyot.
Des nouvelles formes de luttes
À l'époque du manifeste, l'avortement était interdit. "Il y avait une loi très sévère, qui avait même occasionné la condamnation d'une femme à mort, pendant le régime de Pétain, certes, mais enfin elle était toujours là", raconte Catherine Guyot. Ce lourd passé est ce qui a poussé Anna à s'engager. "Puis ce qui s'est passé, comme pour beaucoup de filles de ma génération aussi, c'est que je me suis engagée vraiment de façon concrète là-dedans en montant une asso dans mon école et juste derrière il y a eu tout ce qui est #MeToo, #BalanceTonPorc. Ça, ça a vraiment été une révolution", développe-t-elle. Catherine Guyot se réjouit de cette mobilisation et de cette inventivité dans les formes de luttes et de militantismes : "Il faut que ça dure et que ça s'amplifie. Et c'est formidable. Pour nous, c'est très, très réjouissant en tout cas."
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