Au concours du tableau le plus effrayant, le vainqueur s'appelle Le Cauchemar. Dans l'obscurité de sa chambre, une femme dort. Sa robe est d'une blancheur virginale. À l'arrière-plan se trouvent un démon et un cheval monstrueux. La pose lascive de la jeune femme, tout comme sa gorge offerte, laisse penser qu'elle s'abandonne aux démons. Peinte en 1782, la toile fait scandale.L'admiration de Sigmund Freud"Il y a en a des représentations des rêves dans l'histoire de l'art, la peinture. Mais ce sont des rêves, des visions mystiques, religieuses. Ici c'est un rêve avec des connotations sexuelles, érotiques. Jamais avant un peinte n'a représenté une scène si énigmatique", rapporte Andreas Beyer, commissaire de l'exposition "Füssli entre rêve et fantastique". Le peintre, c'est Johann Füssli. La première fois qu'il expose Le Cauchemar, le parfum de scandale le rend immédiatement célèbre. Son plus grand fan a été Sigmund Freud, qui avait accroché une gravure du tableau dans son bureau. Il a depuis été copié, caricaturé et pastiché depuis plus de deux siècles.