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Haute-Vienne : une "inscription négationniste" découverte sur le centre de la mémoire du village martyr d'Oradour-sur-Glane

Dans un tweet, le Premier ministre Jean Castex a assuré que "tout est mis en oeuvre pour que les auteurs de ces actes infâmes en répondent devant la Justice".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Viene), le 21 avril 2000. (MAXPPP)

Une "inscription négationniste" a été découverte sur le centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), village martyr de la Seconde guerre mondiale, a confirmé vendredi 21 août le maire de la commune, Philippe Lacroix, à franceinfo. Ce dernier annonce vouloir porter plainte.

Dans un tweet, le Premier ministre Jean Castex a assuré que "tout est mis en oeuvre pour que les auteurs de ces actes infâmes en répondent devant la Justice". "J'ai appris avec colère et consternation la dégradation du centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane. Souiller ce lieu de recueillement, c'est aussi salir la mémoire de nos martyrs", ajoute-t-il.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, évoque de son côté des "inscriptions négationnistes" dans un tweet et parle de "crachat sur la mémoire de nos martyrs".

Environ 300 000 visiteurs par an

Sur une photo mise en ligne par le quotidien régional Le Populaire du centre, on voit le mot "martyr" rayé à la peinture, une bâche bleue couvrant des inscriptions. Selon le journal, "le mot 'menteur' a été ajouté ainsi qu'une référence à un révisionniste et à des théories qui régulièrement refont surface à propos du village martyr haut-viennois". Des informations confirmées à franceinfo par le maire de la commune. 

"C'est la première fois que nous avons des tags qui sont en lien avec l'histoire du massacre d'Oradour", déplore le maire, qui évoque son indignation, sa colère et son "inquiétude pour l'avenir". "Je pense aux 642 martyrs du massacre d'Oradour-sur-Glane, aux femmes et aux enfants brûlés dans l'église, aux hommes fusillés dans les granges, aux familles, à celles et ceux qui ont survécu, à mon ami Robert Hébras, le dernier survivant du massacre", affirme-t-il. "Il va falloir qu'on soit vigilants, qu'on continue à travailler le devoir de mémoire." 

Une enquête a été ouverte. Le directeur du centre de la mémoire, Patrice Escure, a lui aussi fait part à l'AFP de sa volonté de porter plainte.

Le 10 juin 1944, la division SS Das Reich a tué 642 villageois à Oradour-sur-Glane. Les Allemands avaient rassemblé les hommes dans les granges du village et les avaient fusillés. Ils avaient regroupé femmes et enfants dans l'église avant d'y mettre le feu. Le centre de la mémoire, ouvert en 1996, explique aux visiteurs des ruines du village martyr — environ 300 000 personnes chaque année — le contexte du massacre.

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