Des collégiens du Nord-Isère commémorent la rafle des enfants d'Izieu dans un opéra

Deux classes à horaires aménagés mettent actuellement la touche finale à leur spectacle intitulé "Rien que des enfants". Cet opéra rend hommage aux 44 enfants juifs d'Izieu, victimes des nazis il y a 80 ans.
Article rédigé par Ariane Combes-Savary
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les collégiens du Nord-Isère lors de l'utime répétition de l'opéra "Rien que des enfants" en mémoire des enfants d'Izieu. (FRANCE 3 ALPES/DOMINIQUE SEMET)

Le 6 avril 1944, 44 enfants et 7 adultes, réfugiés dans la maison d'Izieu dans l'Ain, sont raflés puis déportés sur ordre de Klaus Barbie, parce qu’ils sont juifs. Une page dramatique de l'histoire de France que deux classes de collège s'apprêtent à faire revivre à travers un opéra intitulé Rien que des enfants. Ce projet artistique a été, pour beaucoup d'élèves, l'occasion de découvrir un pan tragique de l’histoire de la région.

J’aime beaucoup le fait que ça honore la mémoire des enfants d’Izieu et c’est très beau parce qu’on exprime aussi la joie qu’ils ressentaient avant d’être arrêtés.

Lara, élève de collège

à France 3 Alpes

Les collégiens rendent hommage aux enfants d'Izieu dans un opéra
Les collégiens rendent hommage aux enfants d'Izieu dans un opéra Les collégiens rendent hommage aux enfants d'Izieu dans un opéra (France 3 Alpes V. Habrran, D. Semet, J.P. Ardito, S. Villatte)

Dans les couloirs du Maurice Bouvier des Abrets, ce matin-là, résonnent des vocalises. La classe CHAM, classe à horaires aménagés musique, est en pleine répétition, l'une des dernières avant les représentations des 3 et 4 juin. Une trentaine d'élèves, concentrés derrière leur pupitre, suivent attentivement Isabelle Chourry, leur enseignante en éducation musicale. Ils chantent avec ferveur et enthousiasme.

"C’est excitant mais c’est surtout stressant parce que ça fait un peu peur, explique Clémentine, sourire aux lèvres. Il y a des moments où on bugue un peu sur les musiques donc on a un peu le stress du 'est-ce que je vais bien chanter, est-ce que ça va bien se passer ?' Mais après, dès qu’on est sur scène, on sait très bien que ça va bien se passer."

Vaincre sa timidité

Ces élèves ne connaissaient pas grand-chose à l'opéra. On devine à leur voix et à l'harmonie qui se dégage de l'ensemble, les heures de travail qu'il a fallues enchaîner. Les élèves se sont engagés pour une année. Cyrian évoque son expérience avec une maturité étonnante : "Il y a une émotion beaucoup plus forte dans les chants d’opéra que dans les chants d’autres chanteurs qui se produisent seuls."

Deux établissements scolaires du Nord-Isère, territoire éloigné des grandes structures culturelles, participent à ce projet mené en partenariat avec l'opéra de Lyon : le collège Marcel Bouvier aux Abrets et le collège Arc en Ciers aux Avenières-Veyrins-Thuellindes. 

Technique vocale, expression corporelle, mise en scène, l'expérience exige de la rigueur mais elle est surtout épanouissante pour les élèves. Travail d’équipe, esprit d'initiative et prise de risque : tout est fait pour développer la confiance en soi.

"En harmonie avec les autres"

Lilian ne dit pas autre chose, lui qui s'est inscrit dans cette classe opéra pour vaincre sa timidité. "J'aime beaucoup chanter, témoigne-t-il. Ça aide pour la timidité." "Ça nous permet de nous ouvrir au monde, renchérit Ilène, collégienne elle aussi. Pour des métiers plus tard ou même dans la vie de tous les jours, ça nous permet d’avoir de la prestance ou de savoir parler devant un grand public."

Sihem Benyahia, professeure d'éducation musicale retient surtout la beauté du geste. "C’est extrêmement beau de se sentir faire partie d’un ensemble, d’un groupe et de chanter en harmonie avec les autres", conclue-t-elle.

"Rien que des enfants" sera présenté au public les 3 et 4 juin à Saint Chef en Isère.

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