Dans le rétro : le jour où l’assurance maladie est devenue universelle
France 2 nous emmène soixante-quatorze ans en arrière, le 22 mai 1946, lors de la généralisation de l’assurance maladie, à l’issue de dizaines d’années de lutte pour une protection sociale universelle.
En 1945, la France est plus qu’à genoux. Quelque 2 millions de sans-abri, une économie exsangue… la santé de la population est chancelante. La protection sociale s’impose comme une évidence. Il fallait soigner, redonner du pouvoir d’achat aux Français et ainsi relancer l’économie du pays. Charles de Gaulle porte ce projet. Son artisan est Pierre Laroque, le fonctionnaire qui va diriger la Sécurité sociale durant une dizaine d’années. Le ministre du Travail de l’époque est un communiste, Ambroise Croizat, ex-métallo et syndicaliste CGT. C’est lui qui va organiser l’immense édifice de la Sécurité sociale. L’idéal de la Résistance est de pourvoir à tous les maux, car il n’existait jusqu’alors que des embryons d’assurance sociale par catégorie, très atomisée.
Il faut attendre 1966 pour une réelle couverture universelle
Par exemple, dès Jean-Baptiste Colbert, secrétaire d’État de Louis XIV, les marins ont eu leur caisse des invalides en 1673. En 1894, les mineurs ont eu droit à la retraite. En 1898, la loi a obligé les industriels à indemniser les ouvriers victimes d’accidents du travail. En 1909 et 1910, les cheminots puis les petits salariés ont eu droit à une retraite. Après la Première Guerre mondiale, on a découvert dans l’Alsace-Lorraine récupérée le système allemand de Bismarck, une source d’inspiration dans les années 1920 et 1930, qui aboutira aux ordonnances d’octobre 1945. Mais le vote de la loi du 22 mai 1946, lui, par l’assemblée constituante, prévoit la généralisation de l’assurance maladie à tous les Français. Le cœur y est, mais c’est un vœu pieux. Ce n’est finalement qu’en 1966 que la couverture maladie sera une réalité pour tous les Français, travailleurs indépendants compris.
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