Dans le rétro : la fin des bateaux-lavoirs, ces embarcations flottantes pour laver le linge
Depuis la fin du 19e siècle, les pouvoirs publics ont tenté de tuer les bateaux-lavoirs, des navires immobiles où l’on vient pour laver le linge. Interdits à Paris en 1942, il faudra 20 à 30 ans de plus pour qu'ils disparaissent complètement.
En 1942, le gouvernement de Vichy décide d’interdire les bateaux-lavoirs sur la Seine. Apparues au 19e siècle, ces embarcations imposantes ne naviguent pas mais accueillent les lavandières, des femmes dont le métier est de battre le linge, rincé dans le fleuve et ensuite étendu sur les toits. Mais ces sortes de hangars flottants n'ont pas la bénédiction des pouvoirs publics, considérés comme insalubres, inesthétiques et faisant obstacle à la navigation.
Depuis la fin du 19e siècle, on essaye donc de les tuer à l'usure. En 1868, il est ainsi interdit à leur capitaine d’y effectuer la moindre réparation. Dans les années 1960, l’arrivée de la machine à laver finit d’achever les bateaux-lavoirs devenus obsolètes, et avec eux tout le folklore autour des lavandières. Ces femmes aux caractères bien trempé transformaient en effet les bateaux-lavoirs en lieux de rendez-vous pour les nouvelles et les potins quotidiens.
Les derniers bateaux-lavoirs sont à Laval
Dans les années 1970, de dignes héritières aux lavandières font de la résistance et occupent toujours les derniers bateaux-lavoirs, à Laval. Leurs arguments : un linge moins esquinté qu'à la machine à laver, et jamais déchiré. A Laval, deux bateaux-lavoirs existent encore et, même si plus personne n’y lave son linge, ils font partie du patrimoine de la ville et sont classés Monuments historiques depuis 1993. Le Saint-Yves devient un musée en 1985, tandis que le Saint-Julien est en attente de rénovation. Plusieurs projets sont à l'étude : en faire un espace de co-working, un café sur l'eau ou encore un gîte d'étape.
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