Cérémonies du 8-Mai : au Mémorial de la prison de Montluc, le souvenir du martyre de Jean Moulin
Le 21 juin 1943, Jean Moulin et sept dirigeants de l'Armée secrète sont arrêtés à Caluire, près de Lyon. Ils passent la nuit à la prison de Montluc, dans de minuscules cellules : la 130, au deuxième étage, pour Jean Moulin. "Quatre mètres carrés, une lucarne très haute qui permet de voir uniquement une petite portion de ciel, une tinette pour faire ses besoins, un pot d'eau, voilà tout ce qui compose les cellules à ce moment-là", décrit la directrice du Mémorial national de la prison de Montluc, Aurélie Dessert.
Deux jours plus tard, le chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie, découvre la véritable identité de Jacques Martel : Jean Moulin, alias Max. Dès lors, il se charge lui-même des interrogatoires, y gagnant son surnom de "boucher de Lyon". "Les interrogatoires s'intensifient, y compris en termes de brutalité, raconte Aurélie Dessert. On a plusieurs témoignages de personnes qui sont enfermées à Montluc en même temps que lui, comme Christian Pineau ou Raymond Aubrac, qui toutes vont décrire son état physique qui va décliner de jour en jour, jusqu'à dire qu'il n'était plus conscient, quasiment, au moment de son départ de la prison."
"Jean Moulin, de jour en jour, décline physiquement [sous la torture] jusqu'à être méconnaissable."
Aurélie Dessert, directrice du Mémorial de Montlucà franceinfo
Jean Moulin est transféré à Neuilly. Il succombe à ses blessures dans un train qui l'emmène à Berlin, sans doute le 8 juillet, en gare de Metz.
À la prison de Montluc, Emmanuel Macron se rendra aussi dans la cellule de Klaus Barbie : l'ancien "boucher de Lyon" passa une nuit à Montluc après son arrestation en 1983. Il fut condamné le 4 juillet 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité et mourut en prison quatre ans plus tard.
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