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Alexandra David-Néel à Digne : la jeunesse d'une aventurière éprise de liberté
A Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence, la maison de la célèbre exploratrice est devenue un musée. Une exposition révèle que dès son plus jeune âge, cette femme d'exception était déjà éprise de liberté. Anarchiste, libertaire et féministe, elle a voulu très tôt assurer son indépendance financière. Des documents inédits permettent de découvrir des aspects méconnus de sa vie.
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Temps de lecture : 4min
Reportage : V. Bouvier / L. Centofanti / A. Despretz
Alexandra David-Néel a de qui tenir. Son père, Louis David, un instituteur franc-maçon, militant républicain lors de la révolution de 1848, a voulu très tôt éveiller la conscience politique de sa fille. Alors qu'elle n'a que 2 ans, en 1871, il l'emmène devant le mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise à Paris, où les derniers communards ont été exécutés. La petite fille y fait la découverte précoce de la mort et de la férocité des hommes.
"Beaucoup d'hommes étaient engagés dans l'anarchie, la politique" explique Clément Daumas, de la Maison Alexandra David-Néel, "mais les femmes étaient beaucoup plus en retrait. Même pour les voyages : partir seule ne se faisait pas... A tous points de vue, elle était avant-gardiste".
L'exposition présentée à Digne dévoile des documents inédits qui étaient conservés jusqu'à présent dans les réserves de la maison-musée. Photos, lettres ou ouvrages, ils témoignent de l'engagement précoce de la jeune femme et de son éternelle quête de liberté. On y découvre aussi l'une des robes qu'elle portait sur scène alors qu'elle était cantatrice.
C'est là qu'elle rencontre celui qui va devenir son mari, Philippe Néel, un ingénieur des chemins de fer tunisiens qui parvient à dompter la farouche Alexandra. Mais l'aventurière n'est pas faite pour le rôle de femme au foyer et continue à voyager à travers l'Europe et à écrire articles et manuscrits.
La suite, on la connaît : les nombreux voyages en Asie, notamment au Tibet où elle fut la première femme occidentale à se rendre et où elle séjourna 3 ans.
La bougeotte ne l'a jamais quittée : en 1968, alors qu'elle a 100 ans, elle demande le
renouvellement de son passeport mais n'aura malheureusement pas le temps d'en profiter car elle s'éteint quelques mois plus tard.
A noter : en raison de l'affluence du public et de la fragilité du site, les réservations pour visiter la maison d'Alexandra David-Néel sont obligatoires et limitées à 15 personnes par visite. Par téléphone uniquement, du lundi au vendredi.
Alexandra David-Néel a de qui tenir. Son père, Louis David, un instituteur franc-maçon, militant républicain lors de la révolution de 1848, a voulu très tôt éveiller la conscience politique de sa fille. Alors qu'elle n'a que 2 ans, en 1871, il l'emmène devant le mur des Fédérés, au cimetière du Père-Lachaise à Paris, où les derniers communards ont été exécutés. La petite fille y fait la découverte précoce de la mort et de la férocité des hommes.
Le goût de l'aventure
Dès son jeune âge, Alexandra cultive un goût prononcé pour la liberté et l'aventure, en souhaitant aller au-delà des limites imposées. Son objectif principal se dessine rapidement : la jeune fille veut voyager. A 15 ans, alors qu'elle passe ses vacances à Ostende avec ses parents, elle fait une fugue et gagne la Hollande pour essayer de s'embarquer pour l'Angleterre. Le manque d'argent l'oblige à renoncer mais elle récidivera un peu plus tard en fuguant à deux reprises en Italie. Un prélude aux longs voyages pédestres qu'elle effectuera plus tard en Asie.Un engagement précoce
Durant toute son enfance et son adolescence, Alexandra côtoie le géographe anarchiste Elisée Reclus, un ami de son père. Il l'amène à s'intéresser très tôt aux idées anarchistes de l'époque et aux féministes qui lui inspirent la publication du livre "Pour la vie", un pamphlet libertaire dénonçant les abus de l'Etat, de l'armée, de la médecine, de l'église et de la finance. Elle collabore aussi à "La Fronde", un journal féministe géré de manière coopérative par des femmes. Elle entre dans la franc-maçonnerie à l'âge de 20 ans et se convertit au bouddhisme un an plus tard."Beaucoup d'hommes étaient engagés dans l'anarchie, la politique" explique Clément Daumas, de la Maison Alexandra David-Néel, "mais les femmes étaient beaucoup plus en retrait. Même pour les voyages : partir seule ne se faisait pas... A tous points de vue, elle était avant-gardiste".
L'exposition présentée à Digne dévoile des documents inédits qui étaient conservés jusqu'à présent dans les réserves de la maison-musée. Photos, lettres ou ouvrages, ils témoignent de l'engagement précoce de la jeune femme et de son éternelle quête de liberté. On y découvre aussi l'une des robes qu'elle portait sur scène alors qu'elle était cantatrice.
Alexandra la cantatrice
Pour assurer son indépendance financière, la future exploratrice, qui a suivi des cours de chant au conservatoire de Bruxelles, est en effet chanteuse lyrique pendant 14 ans, de 1888 à 1902. Sous le nom d'Alexandra Myrial, elle se produit à Hanoï, Athènes ou Tunis.C'est là qu'elle rencontre celui qui va devenir son mari, Philippe Néel, un ingénieur des chemins de fer tunisiens qui parvient à dompter la farouche Alexandra. Mais l'aventurière n'est pas faite pour le rôle de femme au foyer et continue à voyager à travers l'Europe et à écrire articles et manuscrits.
La suite, on la connaît : les nombreux voyages en Asie, notamment au Tibet où elle fut la première femme occidentale à se rendre et où elle séjourna 3 ans.
La bougeotte ne l'a jamais quittée : en 1968, alors qu'elle a 100 ans, elle demande le
renouvellement de son passeport mais n'aura malheureusement pas le temps d'en profiter car elle s'éteint quelques mois plus tard.
A noter : en raison de l'affluence du public et de la fragilité du site, les réservations pour visiter la maison d'Alexandra David-Néel sont obligatoires et limitées à 15 personnes par visite. Par téléphone uniquement, du lundi au vendredi.
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