À Grenoble, l'exposition Egyptomania retrace la passion de l'Occident pour la civilisation des pharaons
Alors que l'on célèbre les deux cents ans du déchiffrement des hiéroglyphes par l’isérois Jean-François Champollion, le musée Dauphinois met en lumière l'engouement de l'Occident pour l'Egypte antique.
L'exposition Egyptomania explore les multiples facettes de cette passion. Elle est à découvrir jusqu'au 27 novembre 2023.
De l'égyptologie à l'égyptomanie
C'est une civilisation née il y a plus de 5 000 ans. Et pourtant, aujourd'hui encore pharaons et déesses continuent d’inspirer les artistes. En Occident, cette tendance porte un nom : l’Egyptomanie. Élaborées sur un Orient imaginaire, ces représentations sont le reflet de notre propre image. "L'égyptomanie, c'est l'art de récupérer, de détourner des codes graphiques et des codes symboliques issus de l'Egypte ancienne. Ça ressemble à l'Egypte ancienne mais ça n'est pas l'Egypte ancienne, c'est un phénomène qui existe depuis la Rome antique", explique Franck Philippeaux, commissaire de l'exposition.
Les premières manifestations de l'égyptomanie s'expriment dès l'Antiquité. À l'orée du XIXe siècle, la campagne d'Égypte de Napoléon Bonaparte renforce l'engouement pour cette civilisation disparue. En 1822, Jean-François Champollion, père de l'égyptologie, déchiffre les hiéroglyphes. Le récit historique enfin accessible nourrit tous les imaginaires. De l'égyptologie à l'égyptomanie, il n'y a qu'un pas.
300 objets autour de l'égyptomanie
Construit autour de la collection du grand égyptologue parisien, Jean-Marcel Humbert, le parcours propose une sélection de près de trois cents documents et objets originaux. Tableaux, bronzes, faïences, partitions, photographies, jouets, vidéos, présentent la diversité des productions égyptisantes dans un parcours de 700 m² et plongent les visiteurs dans une Égypte fantasmée. "C'est la valeur symbolique que l'on rattache à l'Egypte ancienne et des notions de grandeur de cette civilisation qui dure plusieurs siècles. C'est aussi le mystère, car c'est une civilisation que l'on voit et qui cache", détaille encore Franck Philippeaux.
On y trouve ainsi des assiettes ornées de faux hiéroglyphes, des chats en porcelaine (animaux sacrés en Egypte) ou encore ce trône sculpté au décor soi-disant égyptien.
L'exposition présente aussi des affiches de films, car le mystère de cette civilisation et particulièrement la figure de Cléopâtre constitue une source inépuisable d'inspiration pour le cinéma. "Les pharaons, les reines du Nil, les momies, les pyramides, tout cela a inspiré un grand nombre de réalisateurs", rapporte encore Franck Philippeaux.
Et la folie pour l'Egypte n'a aucune limite. Aujourd’hui, la vague néo-égyptienne gagne même le monde de la pop culture. Clips, jeux et figurines sont à découvrir jusqu’en novembre prochain au musée Dauphinois.
"Egyptomania", au musée Dauphinois de Grenoble jusqu'au 27 novembre 2023
Ouvert tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi
Entrée gratuite
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