Grotte de Lascaux : cérémonie réduite pour les 80 ans d'une grotte qui, selon sa conservatrice, "va mieux"
La grotte découverte par hasard en 1940 fête ses 80 ans le 12 septembre en comité réduit. Bien qu'il reste fermé aux visiteurs depuis 1963, le site originel "va mieux" d'après sa conservatrice.
Un sentier balisé pour restituer "l'émotion de la découverte" de la grotte préhistorique de Lascaux sera inauguré samedi à Montignac (Dordogne) dans le cadre de célébrations, réduites pour cause de pandémie, des 80 ans de cet événement.
Cette boucle pédestre, longue de 4,5 km, emprunte le chemin parcouru par les quatre jeunes inventeurs de la "chapelle Sixtine de la préhistoire", a expliqué André Barbé, directeur général de la Semitour qui gère des sites touristiques du Périgord, dont la réplique grandeur nature Lascaux IV.
Hommage aux quatre de Lascaux
Un hommage sera rendu le même jour aux quatre copains, Simon Coencas, Marcel Ravidat, Georges Agniel et Jacques Marsal, alors âgés de 13 à 18 ans, qui ont découvert le 12 septembre 1940 la grotte, en "explorant un trou" cachant une cavité, sur la colline boisée dominant le village.
Un hommage particulier sera rendu à deux personnalités décédées cette année, le plus jeune et dernier survivant des découvreurs Simon Coencas, et la peintre Monique Peytrial, qui a reproduit pendant plus de dix ans la grotte, fermée au public en 1963, pour le premier fac-similé Lascaux II.
Une cérémonie réduite
Ce 80e anniversaire donne lieu également à une exposition des objets de Lascaux au Musée national de la Préhistoire des Eyzies et à une oeuvre participative avec collecte de témoignages sur l'histoire de la découverte.
Les cérémonies ont lieu en comité réduit pour cause de pandémie (le président Nicolas Sarkozy était présent au 70e anniversaire) mais Lascaux IV, la réplique grandeur nature, a rouvert en juillet avec jauge réduite et précautions obligatoires. Le site qui accueillait 4.000 visiteurs par jour l'an dernier l'été (280.000 sur un an), en a reçu cet été 2.500 par jour.
Une grotte "qui va mieux"
Après la frayeur des années 2000, quand des tâches noires avaient commencé à se former sur les murs, la situation semble s'être stabilisée. "Lascaux va bien, elle va mieux, c'est indiscutable", explique la conservatrice du site Muriel Mauriac, "depuis 2008, en plus de réduire drastiquement la présence humaine, on a choisi de ne plus avoir recours au traitement biocide pour lutter contre des taches noires, créées par des champignons. Les résultats sont plutôt encourageants. Le plupart de ces taches s'estompent".
Muriel Mauriac exclut néanmoins toute réouverture du site originel pour le moment. "Ce ne serait pas du tout raisonnable si nous voulons transmettre la grotte aux générations futures et la préserver le plus longtemps possible. La meilleure façon de la conserver, c'est de la maintenir fermée, pour limiter l'impact de la présence humaine, la chaleur, le gaz carbonique".
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