François Hollande annonce que la France va instaurer "un droit d'asile" pour les œuvres menacées par l'Etat Islamique
"Le droit à l'asile vaut pour les personnes mais l'asile vaut également pour les œuvres, le patrimoine mondial. C'est la raison pour laquelle cette disposition figurera dans la loi Liberté de la création que la ministre de la Culture Fleur Pellerin est en charge de faire voter au Parlement" a affirmé le président de la République devant la 70e conférence générale de l'Unesco.
Le chef de l'Etat s'appuie sur un rapport commandé au président du Louvre, Jean-Luc Martinez, après les destructions commises par Daech dans la cité antique de Palmyre. Parmi les mesures préconisées par le rapport Martinez, François Hollande a retenu la mise en place d'un "contrôle douanier à l'importation de biens culturels". En outre, la France "intégrera dans son droit les résolutions du Conseil de sécurité interdisant le transport, le transit, le commerce du patrimoine culturel mobilier ayant quitté illégalement certains pays". "Nous devons éliminer les paradis du recel dans le monde", a encore affirmé le président de la République.
Ces paradis du recel pourraient figurer dans une liste noire élaborée "sous la responsabilité de l'Unesco"
Autre objectif du gouvernement, une "meilleure harmonisation" du droit européen, notamment en matière de recel. "En France, on peut dénoncer le recel sans limite de temps, alors que dans beaucoup de pays, comme la Belgique, il y a la règle de l'instantanéité", a précisé le patron du Louvre à l'AFP. "Ces distorsions dans le droit européen sont autant de mailles du filet dans lesquelles s'engouffrent les trafiquants", a-t-il ajouté.
Au cours des derniers mois, plusieurs monuments emblématiques de Palmyre, cité inscrite au patrimoine de l'Humanité, ont été détruits par Daech: la statue du Lion d'Athéna, en juillet, les temples de Bêl et Baalshamin, rasés à coups d'explosifs en août, et l'Arc de triomphe en octobre.
Un fonds mondial de dotation
La France souhaiterait aussi mettre en place un "Fonds mondial de dotation", dédié à la sauvegarde ou la reconstruction du patrimoine, qui "financerait des projets de travail après le conflit". "On pourrait imaginer grâce à ce fonds de financer le travail de reconstruction de Palmyre ou l'étude du site archéologique de Mari", a souligné Jean-Luc Martinez. Un autre moyen pour récolter de l'argent et protéger le patrimoine, "c'est de proposer de grandes expositions, du type +Musées en exil+", suggère le patron du Louvre. Une exposition de ce type sur l'Afghanistan avait rapporté 3 millions de dollars en dix ans, versés ensuite au musée de Kaboul.
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