Du Mali à l'Ouzbékistan : les nouveaux sites du patrimoine mondial en péril de l'Unesco
Le site malien de Djinné a été inscrit en 1988 sur la Liste du patrimoine mondial. Le 13 juillet, le Comité du patrimoine mondial réuni à Istanbul a exprimé au sujet de ce site "sa préoccupation" en raison de sa situation "dans une région affectée par l'insécurité", le Mali étant aux prises avec une insurrection des groupes islamistes radicaux Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine.
Le patrimoine mondial est attaqué, "du Mali au Yémen"
Il estime que "ce contexte ne permet pas de lutter contre les menaces qui affectent le site, notamment la détérioration des matériaux dans la ville historique, la pression urbaine et l'érosion des sites archéologiques". Le patrimoine mondial est attaqué "du Mali au Yémen", "c'est une arme de guerre", avait dit Irina Bokova, la directrice générale de l'Unesco, en ouvrant le 10 juillet cette 10e session du Comité du patrimoine mondial.Habité depuis 250 av. J.-C., le site des Villes anciennes de Djenné s'est développé, devenant un marché et une ville importante pour le commerce transsaharien de l'or. Aux XVe et XVIe siècles, la ville a été un foyer de diffusion de l'islam. Ses maisons traditionnelles, dont près de 2.000 ont été préservées, sont bâties sur de petites collines et adaptées aux inondations saisonnières.
Chakhrisabz dans le sud de l'Ouzbékistan
L'inscription d'un site sur la liste des sites en péril permet d'encourager la prise de mesures destinées à protéger le bien en question. Le Comité a également placé Chakhrisabz, dans le sud de l'Ouzbékistan, sur cette liste "en raison du sur-développement des infrastructures touristiques sur le site". Entré au patrimoine mondial en 2000, le site recèle une collection inégalée de bâtiments à caractère religieux ou laïc construits sous l'empire de Tamerlan, guerrier turco-monghol du XIVe siècle.La destruction de bâtiments dans le centre du site et la construction d'immeubles modernes, notamment des hôtels, ont "modifié de manière irréversible l'apparence de la Chakhrisabz historique", estime le Comité, réclamant une mission pour évaluer les dégâts et proposer des mesures correctrices.
Les sites libyens
Le Comité a également inscrit le 14 juillet cinq sites libyens du patrimoine mondial sur la Liste des sites en péril au vu des dégâts déjà subis et des dommages encore redoutés en raison du conflit dans ce pays d'Afrique du Nord, a annoncé l'Unesco.Les sites sont : Cyrène, Leptis Magna, le Site archéologique de Sabratha, les sites rupestres de Tadrart Acacus et l'ancienne ville de Ghadamès. Le Comité, réuni dans la première métropole turque depuis le 10 juillet, a rappelé que la Libye était soumise à une forte insécurité et que "des groupes armés sont présents sur ces sites ou dans leur immédiate proximité", en référence à l'Organisation Etat islamique (EI) qui s'affronte au gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU. Il a justifié cette décision par les dommages déjà subis par ces sites culturels de même que les menaces qui pèsent toujours sur ces biens du patrimoine mondial.
Mtskheta, en Géorgie, retiré de la liste du partimoine en péril
En revanche, le même Comité a décidé de retirer les Monuments historiques de Mtskheta, en Géorgie, de la liste sur laquelle il figurait depuis 2009. Dans sa décision, le Comité a considéré que les efforts déployés par la Géorgie pour améliorer le système de protection et de gestion de ce site justifiaient un tel retrait. Celui-ci avait été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril en raison notamment des détériorations des pierres et des fresques dues aux travaux réalisés dans les bâtiments. Il y avait été maintenu du fait d'un développement urbain incontrôlé.Le site est constitué de trois ensembles religieux médiévaux, le monastère de Djvari, la cathédrale Svetitstkhoveli et le monastère Samtavro, et de vestiges archéologiques d'une grande importance qui témoignent du haut niveau de l'art et de la culture de la Géorgie pendant près de quatre millénaires.
La 40e session du Comité du patrimoine mondial doit se poursuivre jusqu'au 20 juillet. Elle doit également permettre d'ajouter de nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité.
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