Démolition de logements sociaux Chemetov: architectes en colère
Intitulé "Faut-il démolir le patrimoine du XXe siècle ?", le document, publié mardi, est signé par 25 architectes parmi lesquels Henri Ciriani, Marc Mimram, Jean Nouvel, Dominique Perrault, Rudy Ricciotti, Bernard Tschumi et Thierry van de Wyngaert, président de l'Académie d'Architecture. Selon eux, le bâtiment "construit en 1983 par Paul Chemetov et restauré il y a peu, est en danger de destruction rapide en raison de la convention signée en 2009 par l'Agence nationale de rénovation urbaine présentant sa démolition comme une nécessité".
"Cette braderie détruit des logements alors que l'on déplore leur pénurie, prive de travail entreprises et artisans capables de les restaurer ou de les réhabiliter, et nous dépossède d'un patrimoine du XXe siècle, qui est le nôtre", déclarent les signataires.
D'autres batiments menacés de démolition
Ils citent d'autres exemples de patrimoine architectural menacés : l'école d'Architecture de Nanterre, de Jacques Kalisz, l'hôpital Louise-Michel, d'Adrien Fainsilber, l'Université du Mirail, de George Candilis, à Toulouse, le quartier de Mériadeck, à Bordeaux, de Jean Willerval, Paul Lagarde et Jean Royer, le centre Thales, à Velizy, de Claude Parent, l'usine Famar, à Orléans, de Jean Tschumi, les bureaux et laboratoires Novartis, à Rueil-Malmaison, de Bernard Zehrfuss, Martin Buckhardt et Jean Prouvé.
Ils dénoncent des décisions administratives "faisant fi des protestations de nombreux architectes mais aussi d'associations comme la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France, Paris Historique et Docomomo International, et de simples citoyens".
Le maire de Courcouronnes, Stéphane Beaudet, vice-président de la communauté d'agglomération Evry-Centre-Essonne, affirme "L'immeuble n'est pas insalubre. Sa démolition - qui doit intervenir en 2013 - fait partie d'un choix d'aménagement afin de créer 850 logements sociaux à terme. "Ces architectes, qui ont utilisé les quartiers pour obtenir des prix mais n'y ont pas vécu, n'ont aucun sens des réalités", estime-t-il. Le bâtiment incriminé, "un mur-écran dans le paysage", selon lui est situé en face de l'ancien l'hôpital d'Evry-Courcouronnes, fermé au printemps.
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