Carrière grecque à Marseille : seulement 10% seront protégés
Associations et riverains ont multiplié depuis l'été dernier les recours et manifestations, réclamant la sauvegarde de l'intégralité de la carrière. La carrière a été en activité du Ve siècle avant JC - peu après l'arrivée des Phocéens à Marseille - au Ier siècle après JC. La ministre de la Culture Françoise Nyssen avait décidé de ne protéger que 635 m2 et de les classer monument historique.
La délibération votée par la majorité municipale prévoit la sauvegarde des 635 m2 du site sur les 6.500 m2 de cette carrière antique mise au jour lors d'un chantier de construction de logements privés par Vinci immobilier.
Un accès au site 9 jours par an
Un accès restreint au site a été prévu, neuf jours par an, à partir d'une étroite bande d'accès, en bordure du futur immeuble. "Françoise Nyssen avait insisté sur la nécessité de visibilité, accessibilité et transmission", a réagi Eugène Caselli (PS) lors du vote. Or "la visibilité est réduite à sa plus simple expression, l'accessibilité aléatoire", a-t-il protesté. "Les visites sont obligatoirement accompagnées et pour trois évènements par an", a-t-il dit en critiquant la "délibération la plus restrictive possible".Le maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin s'est engagé, peu avant le vote, à faire en sorte que les visites soient "moins restrictives". "Je prendrai les décisions nécessaires si cela est utile", a t-il promis. Sandrine Rolengo, habitante du quartier et mobilisée contre le chantier de Vinci, a assuré lundi à l'AFP : "on défendra le site tant qu'il y aura la moindre pierre à sauver". Les habitants appellent à une manifestation mardi à 7h30 devant la Corderie.
Lundi matin, les pelleteuses de Vinci, qui avait interrompu les travaux, à la suite de la protestation des riverains, ont repris la destruction de la partie non protégée. "Une indécence", a indiqué M. Caselli, fustigeant le choix de "sacrifier le site antique au profit d'un projet immobilier".
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