Reportage : V.Gaget, D.Dahan, M.Lesouef Sur le sol comme sur les murs, on a utilisé un matériau aujourd’hui disparu, le jonc de rivière. De la conception à la finalisation, ce travail de restauration, conduit par Magali Bélime-Droguet pour le Centre des Monuments Nationaux, s'est étalé sur deux ans.Il s'agit d'une « restitution-interprétation ». Il n’existe en effet pas de preuve absolue qu’il y ait eu des nattes de jonc tressé au château d’Azay-le-Rideau. Les archives de l’époque montrent en revanche que c'était un matériau isolant et décoratif très répandu au XVIème siècle.On en trouvait notamment au Louvre et au château de Fontainebleau. Il existait même une corporation de nattiers. En France, ce savoir-faire s'est totalement perdu. Il a fallu faire appel à une petite société anglaise, Rushmatters, installée à Colesden, près de Cambridge, la seule à maîtriser encore cette technique en Europe. Sa fondatrice, Felicity Irons, récolte des joncs dans les rivières anglaises et les fait sécher à l'air libre avant de les tresser en lés de 8 centimètres environ. Ils sont ensuite assemblés les uns aux autres pour former des nattes plus ou moins larges, comme des rouleaux de tapisserie. Matière vivante et odorante, le jonc doit être humidifié au moins une fois par an. Une exposition retrace au château d'Azay-le-Rideau (Indre et Loire) l'histoire de cette restauration.Du 16 février au 12 mai 2013.Elle est accompagnée d'un documentaire sur le métier de nattier.