Asmara, Okinoshima et Taputapuatea inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco
Asmara : première inscription d'un site érythréen sur la liste du Patrimoine mondial. C'est une bonne nouvelle pour le pays de la Corne de l'Afrique dont l'image est mauvaise en Europe, qui voit débarquer sur ses rives un grand nombre de migrants érythréens fuyant la répression chez eux. La décision, annoncée à Cracovie, couronne surtout un long effort des autorités érythréennes pour faire reconnaître par la communauté internationale l'architecture unique de la ville.
Asmara la ville moderniste d'Afrique
Marquée par la présence italienne depuis 1869, intégrée dans l'Afrique orientale italienne en 1936, l'Erythrée fut une colonie jusqu'en 1941, sous la dictature fasciste de Benito Mussolini, et l'architecture futuriste d'Asmara remonte en grande partie à cette époque-là. Les bâtiments modernistes d'Asmara ont survécu la longue guerre de libération contre l'Ethiopie et la ville a été déclarée en 2001 monument national par le gouvernement qui l'appelle "Cité de Rêve" de l'Afrique. Mais les efforts pour restaurer les façades de marbre et les piliers à la romaine des théâtres et des cinémas se sont heurtés au manque de fonds et de main d'oeuvre qualifiée, reconnaissent les autorités municipales.Le Comité du patrimoine mondial a inscrit auparavant le 8 juillet une autre "première" africaine en plaçant sur la même liste le centre de la ville angolaise de Mbanza Kongo, ancienne capitale du royaume du Kongo.
Okinoshima, lieu sacré interdit aux femmes
L'île d'Okinoshima, l'un des lieux les plus sacrés du Japon, représente une "valeur universelle exceptionnelle" pour l'humanité, même si elle est interdite aux femmes, a jugé le 9 juillet l'Unesco.Le Comité du patrimoine mondial de l'agence onusienne a étendu même l'inscription à l'ensemble du complexe de temples Munakata Taisha, qui comprend plusieurs autres sites.
L'île ne reçoit des visiteurs extérieurs qu'un jour par an, le 27 mai. Leur nombre est limité à 200 hommes qui doivent auparavant accomplir des ablutions dans la mer. Le reste du temps, un seul prêtre shintoïste y réside. Certains intervenants dans le débat à l'Unesco se sont interrogés sur l'interdiction d'Okinoshima aux femmes, qui pourrait constituer une discrimination, mais la directrice du Centre du patrimoine mondial Mechtild Rössler a répondu qu'un précédent existe, celui du mont Athos en Grèce, également interdit aux femmes.
Tapu-tapu-atea, "temple à ciel ouvert" de Polynésie française
Un "temple à ciel ouvert", le marae Tapu-tapu-atea, situé sur une île de la Polynésie française, a été également inscrit : "Tapu-tapu-atea" veut dire "sacrifices venus de loin". Il s'agit, selon la proposition présentée par la France, d'un "ensemble cérémoniel majeur", localisé sur l'île de Ra'i-atea. Cette dernière est connue pour être l'île sacrée de l'archipel des Iles de la Société.
Le 8 juillet, le Comité a admis également sur sa liste notamment la zone des temples de Sambor Prei Kuk, site archéologique de l'ancienne Ishanapura (Cambodge), la petite île chinoise de Kulangsu, à proximité de la ville de Xiamen, ancienne fenêtre de la Chine impériale sur l'étranger, et la ville historique indienne d'Ahmedabad et le 9 juillet la ville historique de Yazd en Iran.
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