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Art africain : l'Académie des Beaux-Arts contre des restitutions massives
L'Académie des Beaux-Arts a rejeté le 29 novembre la préconisation du rapport Savoy-Sarr sur les restitutions massives d'objets d'art africain des collections publiques à l'Afrique. En jeu, selon l'institution, "le principe intangible d'inaliénabilité" et la large "circulation" de ces œuvres.
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"L'Académie des Beaux-Arts, attachée à l'idée de musée universel, inventée en France, (...) tient à réaffirmer le principe intangible d'inaliénabilité des collections nationales", a souligné dans un bref communiqué l'Académie du Quai Conti.
Ses membres ont examiné mercredi en séance plénière les conclusions du rapport de Bénédicte Savoy du Collège de France, et Felwine Sarr, de l'Université de Saint-Louis au Sénégal, remis vendredi au président Emmanuel Macron. Dans ce rapport, les deux universitaires posent les jalons pour une restitution à l'Afrique subsaharienne d'œuvres d'art transférées pendant la colonisation et recensent des dizaines de milliers d'oeuvres potentiellement concernées.
Ses membres ont examiné mercredi en séance plénière les conclusions du rapport de Bénédicte Savoy du Collège de France, et Felwine Sarr, de l'Université de Saint-Louis au Sénégal, remis vendredi au président Emmanuel Macron. Dans ce rapport, les deux universitaires posent les jalons pour une restitution à l'Afrique subsaharienne d'œuvres d'art transférées pendant la colonisation et recensent des dizaines de milliers d'oeuvres potentiellement concernées.
L'Académie n'emploie à aucun moment de terme de "restitution"
L'Académie se prononce pour le principe de la "circulation" des œuvres (faisant écho au terme employé par le président du musée du Quai Branly qui abrite la majorité des œuvres d'art africaines conservées en France), en n'employant pas une seule fois le terme de "restitutions", pourtant central dans le rapport.
Elle "estime légitime de donner accès à tous les peuples sur leurs territoires aux chefs-d'œuvre artistiques de leurs civilisation" et relève "que l'inaliénabilité des collections nationales (...) n'interdit en rien cette indispensable circulation des œuvres d'art, au moyen de prêts, dans tous les musées du monde, souhaitée par le président de la République".
Elle "estime légitime de donner accès à tous les peuples sur leurs territoires aux chefs-d'œuvre artistiques de leurs civilisation" et relève "que l'inaliénabilité des collections nationales (...) n'interdit en rien cette indispensable circulation des œuvres d'art, au moyen de prêts, dans tous les musées du monde, souhaitée par le président de la République".
"D'éventuels déclassements" au "cas par cas"
"D'éventuels déclassements ne peuvent être envisagés qu'au cas par cas", ajoute-t-elle, comme cela doit être le cas pour 26 statues et objets divers du Bénin, que le président Macron a promis de rendre "sans tarder" à ce pays.
Dans un communiqué publié après la remise du rapport, le chef de l'État avait "souhaité que toutes les formes possibles de circulation soient considérées : restitutions, mais aussi expositions, échanges, prêts, dépôts, coopérations", sans exclure dans certains cas des restitutions.
En Afrique, le rapport a suscité de premières demandes, dont celle émanant de Dakar. Le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a affirmé mardi que le Sénégal souhaitait la restitution par la France de "toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal". "Si nous avons 10.000 (pièces identifiées comme étant originaires du Sénégal, NDLR), nous souhaitons avoir les 10.000", a-t-il dit.
Dans un communiqué publié après la remise du rapport, le chef de l'État avait "souhaité que toutes les formes possibles de circulation soient considérées : restitutions, mais aussi expositions, échanges, prêts, dépôts, coopérations", sans exclure dans certains cas des restitutions.
En Afrique, le rapport a suscité de premières demandes, dont celle émanant de Dakar. Le ministre sénégalais de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a affirmé mardi que le Sénégal souhaitait la restitution par la France de "toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal". "Si nous avons 10.000 (pièces identifiées comme étant originaires du Sénégal, NDLR), nous souhaitons avoir les 10.000", a-t-il dit.
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