Trafic d'antiquités : la France instaure une mission d'évaluation
Une mesure prise par le ministère de la Culture à la suite de la mise en examen d'un ancien président du Louvre dans une enquête portant sur un trafic international d'antiquités.
Le ministère de la Culture a annoncé vendredi 3 juin une mission d'évaluation des procédures d'acquisition des biens culturels, quelques jours après la mise en examen d'un ancien président du Louvre dans une enquête portant sur un trafic international d'antiquités.
Trois personnalités chargées de faire le point sur l'affaire
"Trois personnalités expérimentées du monde des musées et du marché de l'art" ont été sollicitées par la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, pour "faire le point sur le cadre juridique, les procédures d'acquisition et leur mise en œuvre, à l'époque des faits et aujourd'hui", précise le ministère dans un communiqué. Cette mission sera réalisée par Arnaud Oseredczuk, conseiller-maitre à la Cour des comptes et membre du comité de déontologie du ministère de la Culture, Marie-Christine Labourdette, présidente du château de Fontainebleau et ancienne directrice des musées de France, et Christian Giacomotto, notamment président du comité d'audit de l'Agence France Museum et membre du conseil artistique des musées nationaux.
Ces derniers, appuyés par l'Inspection générale des affaires culturelles, devront rendre leurs conclusions et formuler leurs recommandations à l'été 2022, précise le ministère.
L'ancien président du Louvre se défend
Jean-Luc Martinez, à la tête du plus grand musée du monde de 2013 à 2021, a été mis en examen fin mai pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" dans ce dossier. Une affaire qui laisse entrevoir un commerce illicite d'antiquités qui a pris une grande ampleur. Face à sa mise en examen, Jean-Luc Martinez conteste les faits "avec la plus grande fermeté", selon sa défense. En attendant, vendredi 3 juin, il a été mis en retrait d'une partie de ses fonctions d'ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.
Depuis février 2020, un juge d'instruction est chargé des investigations dans cette enquête portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant du Proche et Moyen-Orient. Le Louvre Abu Dhabi et le musée de Louvre ont annoncé lundi se constituer partie civile dans cette affaire, le premier se disant "victime d'un trafic d'antiquités égyptiennes".
Concernant la procédure judiciaire en cours, la ministre de la Culture ne fera "aucun commentaire", est-il indiqué. Cette dernière rappelle par ailleurs "l'importance que la France attache au partenariat avec les Émirats Arabes Unis, qui a permis la création et la réussite exemplaires du Louvre Abu Dhabi et que l'affaire en cours ne saurait en aucun cas remettre en cause".
Dernier développement en date dans le cadre de cette enquête : cinq pièces égyptiennes, en possession du Metropolitan Museum de New York mais potentiellement issues d'un pillage, ont été saisies récemment par la justice new-yorkaise.
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