Cet article date de plus de neuf ans.

Archéologie : l'étude d'ossements humains en Allemagne témoigne d'un massacre préhistorique

Selon une étude publiée le 17 août par l'Académie nationale américaine des sciences, les ossements humains découverts en 2006 en Allemagne sur le site de Stone Age, à Schöneck-Kilianstädten, témoignent d'un massacre de masse survenu il y a 7.000 ans en Europe Centrale. La fosse contenait au moins vingt-six squelettes humains dont ceux de dix jeunes enfants, portant de terribles blessures.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Crâne fracturé d'un enfant de 3-5 ans, faisant partie du charnier préhistorique découvert en 2006 en Allemagne, sur le site dit de "Stone Age", à Schöneck-Kilianstädten.
 (Christian Meyer/AP/SIPA)

Selon les travaux publiés lundi 17 août dans les Comptes rendus de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS), cette découverte tend à confirmer que ces tueries étaient assez communes au début du Néolithique parmi les populations de la culture dite de la Céramique Linéaire (Linearbulandkeramik), des agriculteurs et éleveurs, dans le centre de l'Europe.

Les travaux menés par l'équipe de Christian Meyer

Plusieurs autres sites archéologiques mis au jour avant cette dernière découverte témoignaient déjà de de tels massacres à cette époque en Europe. Mais pour certains scientifiques leur nombre est trop limité pour en conclure qu'ils étaient fréquents au début du Néolithique en Europe. Cette dernière tombe a été mise au jour en 2006 à Schöneck-Kilianstädten en Allemagne à l'occasion de la construction d'une route et les restes humains  et autres objets retrouvés ont été analysés par des archéologues de l'université de Mayence en Allemagne conduits par Christian Meyer.
Crâne fracturé d'un enfant de 8 ans environ, datant d'il y a 7000 ans et faisant partie du même charnier préhistorique de Schöneck-Kilianstädten.
 (Christian Meyer/AP/SIPA)

La dispositions des restes des vingt-six personnes au moins retrouvées dans cette fosse indiquent que les victimes n'ont pas eu de sépulture avec les rites funéraires habituels de cette époque dans la culture de ces peuples de la préhistoire, soulignent les chercheurs.

Corps torturés ou mutilés même après la mort

Comme observé dans les deux autres sites déjà connus de tueries parmi ces mêmes peuplades, à Talheimen en Allemagne et Asparn/Schletzde en Autriche, la plupart des crânes étaient fracassés sous des coups violents. La présence de pointes de flèche suggèrent aussi des blessures avec ces projectiles. Toutefois, ce nouveau site de massacre collectif est unique par rapport aux autres par le fait que certaines des victimes ont eu les os de la partie inférieure des jambes, brisés, indiquant qu'elles ont été soient torturées ou mutilées après leur mort, précisent les chercheurs.

Les attaquant s'en prenaient surtout aux jeunes enfants, aux hommes adultes et femmes plus âgées. Aucun ossement de jeunes femmes ou de filles n'a été retrouvé dans ces tombes laissant penser qu'elles ont été kidnappées par les assaillants. Ils expliquent également que les populations de la Culture de la Céramique Linéaire, en référence au style de leurs poteries, ont connu une forte expansion à cette époque là qui a pu provoquer des conflits chez ces agriculteurs-éleveurs pour le partage des ressources devenues plus rares. Une  situation qui a aussi pu être exacerbée par une possible période de sécheresse, supputent ces scientifiques.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.