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Archéologie : découverte en Corse d'un sanctuaire dédié au dieu Mithra

L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a annoncé avoir mis au jour un sanctuaire dédié au dieu Mithra sur le site de Mariana, à Lucciana (Haute-Corse).
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Fouilles à Lucciana, en Haute-Corse,où on a découvert un sanctuaire dédié au dieu Mithra dans un quartier périphérique de la Mariana antique
 (Pascal Pochard-Casabianca / AFP)

Mariana, colonie romaine, fondée vers 100 avant notre ère, connut son apogée vers le IIIe ou le IVe siècle, son port contribuant activement aux échanges en Méditerranée. La fouille archéologique, selon un communiqué de l'Inrap, a mis au jour un quartier périphérique de la Mariana antique. C'est la première fois en Corse qu'un mithræum est identifié.

Ce sanctuaire se compose de plusieurs espaces caractéristiques des mithræa dont une salle de culte et son antichambre. La salle d'assemblée rectangulaire est constituée d'un couloir central sur-creusé, bordé de deux longues banquettes limitées par un muret enduit à la chaux. En vis-à-vis, deux niches voutées en briques sont aménagées dans l'épaisseur des banquettes.

L'une d'elles contenait encore trois lampes à huiles intactes, selon le communiqué. À l'extrémité du couloir devait se dresser le bas-relief de marbre représentant Mithra, coiffé de son bonnet phrygien et sacrifiant un taureau. Trois fragments de ce bas-relief brisé ont été retrouvés par les archéologues. D'autres éléments en marbre ont été exhumés, dont une tête de femme. Deux clochettes en bronze, de nombreuses lampes brisées et des pots à pâte fine pourraient relever d'un mobilier liturgique. Une plaque de bronze et une autre de plomb portent des inscriptions qui restent à déchiffrer.

Un culte concurrent du christianisme

Peu de choses sont connues sur le mithraïsme, un culte monothéiste concurrent du christianisme. En l'absence de documentation écrite explicite, la connaissance repose principalement sur l'étude de ses sanctuaires et des représentations peintes ou sculptées qu'ils renferment. D'origine indo-iranienne, ce culte a probablement été introduit dans l'empire par les militaires romains et les marchands orientaux. Ce culte initiatique, réservé aux hommes, qui s'est diffusé au premier siècle, a d'abord concerné des élites, puis toutes les couches de la société. Une centaine de mithræa sont connus dans l'ensemble de l'empire, notamment à Rome et Ostie et en France à Bordeaux, Strasbourg, Biesheim et Septeuil. Alors concurrent du christianisme, le mithraïsme est fortement combattu puis interdit par l'empereur Théodose en 392.

Le sanctuaire de Mariana porte des traces de destruction dès l'Antiquité. Les causes exactes de cette destruction restent inconnues, toutefois il faut noter qu'un vaste complexe paléochrétien avec basilique et baptistère est édifié vers 400 à Mariana, constituant les premières traces du christianisme en Corse. Un important programme de valorisation de la cité romaine de Mariana est engagé par la commune de Lucciana. Il comprend notamment la construction d'un musée de site et l'aménagement d'un parc archéologique de plusieurs hectares.

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