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Accord financier suspendu avant l'ouverture de la réplique de la grotte Chauvet

Quasiment 20 ans jour pour jour après la découverte de la grotte Chauvet par trois spéléologues en Ardèche, classée en juin au patrimoine mondial de l'Unesco, plusieurs autres "découvreurs" ont revendiqué lundi leur participation, semant le trouble dans des accords financiers en cours.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Grotte Chauvet : d'autres "inventeurs" revendiquent sa découverte
 (JEFF PACHOUD / AFP)

Les révélations "connues localement depuis plusieurs mois" ont été médiatisées lundi lors d'une conférence de presse en Ardèche, alors que les trois découvreurs officiels étaient sur le point de signer un accord financier avec le futur espace de restitution de la grotte Chauvet, qui ouvrira en avril sur les hauteurs de Vallon-Pont-d'Arc.

En vertu de cet accord, arraché au terme d'une longue saga judiciaire et un précédent document signé avec l'Etat en 2000, les trois "inventeurs", Eliette Brunel, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire, devront percevoir 3% sur les entrées du futur musée.

"A partir du moment ou d'autres entrent dans le jeu et disent qu'ils sont les inventeurs (découvreurs, ndlr) je ne peux pas négocier, alors qu'il y a un doute qui persiste avec les autres. L'accord est suspendu jusqu'à nouvel ordre", a expliqué à l'AFP Pascal Terrasse, député et président du syndicat mixte chargé de la réalisation de la réplique de la grotte Chauvet (SMERG). Il a toutefois rappelé avoir l'obligation "d'associer convenablement les inventeurs" de la grotte.

Le récit d'une autre version de la découverte

Ce lundi, plusieurs spéléologues avaient ainsi convié la presse à écouter leur version du dévoilement de la grotte, qui abrite les plus anciennes peintures rupestres connues à ce jour. Selon eux, la grotte n'aurait pas été découverte d'un coup le 18 décembre 1994 -date officielle- par le trio Chauvet-Brunel-Hillaire, mais en trois étapes et en présence de plusieurs autres spéléologues.

D'abord six mois avant, lorsque l'un d'eux, Michel Rosa, surnommé "Baba", accompagné de Jean-Marie Chauvet et d'autres amis, repèrent un "trou souffleur" dans une paroi du cirque d'Estre, à côté du Pont-d'Arc. Selon Jean-Marie Chauvet, contacté par l'AFP, cette première approche de la grotte avait bien eu lieu à plusieurs, dont Baba, mais c'était en "mars-avril" et non en juin et Baba, selon lui, "avait poursuivi ses explorations d'autres grottes sans s'y intéresser plus que ça".
"Entre mars-avril et décembre 1994, pourquoi n'y sont-ils pas retournés? Ils ont laissé tomber, c'est pour cela que ça leur fait mal", avance M. Chauvet qui regrette qu'on "leur crache dessus" aujourd'hui.

"Juste une visite"

Selon Daniel André, l'un des spéléologues qui ont participé à l'exploration du 24 décembre 1994 -troisième étape de la découverte- et jour de la découverte de la salle du fond, "c'est Baba qui a dégagé la grotte, il a fait 99% du travail de désobstruction, il comptait revenir!" En tout, sept spéléologues ont annoncé lundi "ne rien demander" financièrement, estimant avoir été récompensés par cette découverte unique en soi.

Par contre, a ajouté M. André, "on aimerait que l'Etat revienne sur l'accord (avec le trio "officiel"), et qu'il soit rompu, parce que c'est une moquerie". "Notre paie c'est ce qu'on a vécu dans la grotte. On demande juste une visite par an chacun dans la grotte ainsi que gratuité à vie d'une visite du fac-similé", a encore souligné M. André. Pourquoi avoir attendu 20 ans ? "On n'a pas attendu du tout" rétorque M. André, affirmant que les médias s'étaient fait écho de leur existence après la découverte, et que leurs déclarations ont notamment été enregistrées par un huissier il y a un an, et sont connues par des élus, dont selon eux M. Terrasse.


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