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14-18. "La baïonnette et le crayon", témoignage sans filtre de deux Arlésiens

Le service des archives municipales de la ville d’Arles organise dans le cadre de la commémoration du centenaire de la Première guerre mondiale, une grande exposition autour des carnets personnels de deux Arlésiens : François Poncet et Marius Pons. "La baïonnette et le crayon", c’est une invitation dans l’intimité de deux combattants sur le front. Jusqu’au 30 avril 2016 à l’Espace Van Gogh.
Article rédigé par franceinfo
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"La baïonette et le crayon", exposition à Arles jusqu'au 30 avril 2016
 (France3/Culturebox)

"La baïonnette et le crayon" est composée des journaux intimes de ces deux protagonistes. L'exposition est animée par des ateliers consacrés aux familles qui souhaiteraient vouloir retrouver la trace de leurs ancêtres. Entre rituels de combat, effroi, cadavres et interrogations, c’est une véritable plongée dans l’enfer des fronts.
 

Reportage : P. Fabregues / X. Schuffenecker / S. Cambon-Cazal


Marius Pons, photographe de métier, livre un véritable reportage aux visiteurs. Il témoigne au travers d’écrits, d’aquarelles et de fusains, de ses actions de soldat, de ses peurs et de ses émotions. Plus incroyable encore, les lettres d’un officier allemand sont ajoutées aux témoignages douloureux du soldat français, un certain Fritz, qui combattait lui aussi mais de l’autre côté du front : "On a pu croiser ces deux témoignages avec toute la correspondance d’un jeune officier allemand grâce à une Arlésienne, d’origine allemande, qui a épousé un français. Cette dame avait en sa possession toutes les lettres de son oncle, mort au front un mois avant l’armistice", explique Sylvie Rebuttini, directrice des archives municipales d'Arles.
 

Photographie du soldat Fritz à l'exposition "La baïonnette et le crayon" à Arles
 (France3/Culturebox)


Ces témoignages ont été transmis par les familles des combattants dans le cadre de la grande collecte qui avait été organisée en 2014 par le service des archives : "Cette exposition apporte un éclairage différent sur la Grande Guerre, dans le sens où on part du vécu des Hommes. C’est au cœur de notre démarche : on livre leurs témoignages sans le filtre de l’Histoire", ajoute Sylvie Rebuttini.

Des lettres plus vivantes

Je dépose un baiser sur la médaille que ma fille m’avait elle-même donnée lors de mon passage à Arles. Une dernière fois un baiser et je suis prêt à attendre le signal de l’attaque.

Marius Pons


Certains comédiens de la compagnie "Courant d’Ere" commentent et lisent à voix haute certains extraits des carnets. Les paroles de ces combattants ont été écrites sans la crainte de la censure, elles illustrent donc véritablement, les peurs les plus profondes des soldats.
 

Maintenant, mon arme est mon seul compagnon.

François Poncet, 8 mai 1915
 

François Poncet était fils d’agriculteur, père d’une petite fille et homme sur le champ de bataille : "une boucherie" dira-t-il de cette guerre. Un combat où des centaines de milliers d’autres personnes se trouveront à ses côtés. Quand les mots frappent plus fort que l'arme : l'exposition est une mise en lumière du combat émotionnel sur le combat physique, la difficulté mentale des soldats cloîtrés qui n'attendaient qu'une seule chose : rentrer chez eux.
 

Affiche de l'exposition "La baïonnette et le crayon" à Arles
 ("La baïonnette et le crayon" / Espace Van Gogh / Arles)

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