14-18. "La baïonnette et le crayon", témoignage sans filtre de deux Arlésiens
"La baïonnette et le crayon" est composée des journaux intimes de ces deux protagonistes. L'exposition est animée par des ateliers consacrés aux familles qui souhaiteraient vouloir retrouver la trace de leurs ancêtres. Entre rituels de combat, effroi, cadavres et interrogations, c’est une véritable plongée dans l’enfer des fronts.
Reportage : P. Fabregues / X. Schuffenecker / S. Cambon-Cazal
Marius Pons, photographe de métier, livre un véritable reportage aux visiteurs. Il témoigne au travers d’écrits, d’aquarelles et de fusains, de ses actions de soldat, de ses peurs et de ses émotions. Plus incroyable encore, les lettres d’un officier allemand sont ajoutées aux témoignages douloureux du soldat français, un certain Fritz, qui combattait lui aussi mais de l’autre côté du front : "On a pu croiser ces deux témoignages avec toute la correspondance d’un jeune officier allemand grâce à une Arlésienne, d’origine allemande, qui a épousé un français. Cette dame avait en sa possession toutes les lettres de son oncle, mort au front un mois avant l’armistice", explique Sylvie Rebuttini, directrice des archives municipales d'Arles.
Ces témoignages ont été transmis par les familles des combattants dans le cadre de la grande collecte qui avait été organisée en 2014 par le service des archives : "Cette exposition apporte un éclairage différent sur la Grande Guerre, dans le sens où on part du vécu des Hommes. C’est au cœur de notre démarche : on livre leurs témoignages sans le filtre de l’Histoire", ajoute Sylvie Rebuttini.
Des lettres plus vivantes
Je dépose un baiser sur la médaille que ma fille m’avait elle-même donnée lors de mon passage à Arles. Une dernière fois un baiser et je suis prêt à attendre le signal de l’attaque.
Marius Pons
Certains comédiens de la compagnie "Courant d’Ere" commentent et lisent à voix haute certains extraits des carnets. Les paroles de ces combattants ont été écrites sans la crainte de la censure, elles illustrent donc véritablement, les peurs les plus profondes des soldats.
Maintenant, mon arme est mon seul compagnon.
François Poncet, 8 mai 1915
François Poncet était fils d’agriculteur, père d’une petite fille et homme sur le champ de bataille : "une boucherie" dira-t-il de cette guerre. Un combat où des centaines de milliers d’autres personnes se trouveront à ses côtés. Quand les mots frappent plus fort que l'arme : l'exposition est une mise en lumière du combat émotionnel sur le combat physique, la difficulté mentale des soldats cloîtrés qui n'attendaient qu'une seule chose : rentrer chez eux.
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