Parfumeurs : voyage dans le jardin des senteurs

"Il est six heures, c'est l'heure, au lever du jour. Elle est juste parfaite. Il ne faut pas que la fleur soit brûlée par le soleil. On va vraiment tous les jours adapter les heures de récolte aux meilleurs moments, lorsqu'elle est le plus parfumée, lorsqu'elle va se donner intensément". Le jasmin, c'est une tradition pour la famille de Carole Biancalana. Son arrière-grand-père a connu l’âge d’or, avant la crise. 

Toutes ses fleurs sont réservées par l'un des plus grands parfumeurs français. Il y a 16 ans, elle a créé une association, pour fédérer les petits producteurs, leur permettre de se développer et séduire les grands noms du luxe. A quelques kilomètres de là, en plein cœur de Grasse (Alpes-Maritimes), dans le jardin de la maison Dior, le créateur cherche l'inspiration. Si ses concurrents, Chanel et Lancôme, viennent d'acquérir de nouvelles terres, lui continue de privilégier les partenariats avec les petits producteurs locaux. 

Privilégier les petits producteurs

Des millions de fleurs sont nécessaires pour obtenir l'absolu de parfum. Vanessa et Christophe Aubert creusent petit à petit leurs sillons. Pas de grand domaine pour eux, mais une cabane. Il y a deux ans, ils ont changé de vie et se sont lancés dans le jasmin. Un grand parfumeur leur a acheté la totalité de la récolte. Ils vont même se lancer dans la production de roses, dès l’an prochain. Carole, elle, continue d'écrire jour après jour l’histoire familiale. Mais déjà une autre fleur s’impatiente. Son nom : la tubéreuse. Avant le coucher du soleil, elle exalte toutes ses senteurs. Il faut alors cueillir sans perdre de temps le parfum, la grâce d'une nuit d'été.