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Tunisie : le rappeur Weld El 15 interpellé et battu par la police

Selon son avocat, le rappeur tunisien Weld El 15, ainsi qu'un autre rappeur, ont été interpellés et battus par la police jeudi soir, à l'issue d'un concert. Les policiers se sont plaints de chansons offensantes. Début juillet, le rappeur avait été condamné en appel à six mois de prison avec sursis pour sa chanson "Boulicia Kleb" (Les policiers sont des chiens).
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Maxppp)

Jeudi soir, à l'issue d'un concert au festival international de Hammamet, à 50 km au sud de Tunis, "de 25 à 30 policiers sont entrés de force dans les loges et ont  interpellé Weld El 15 et un autre rappeur, Klay BBJ ", raconte Ghazi Mrabet, l'avocat de Weld El 15. Ce rappeur de 25 ans, de son vrai nom Ala Yaacoubi, avait été condamné en juin à deux ans de prison ferme pour avoir insulté la police dans une de ses chansons, avant que sa peine soit réduite à six mois avec sursis en appel au mois de juillet. 

"Dans le fourgon, ils ont été battus, surtout Weld El 15 qui a été blessé  au visage notamment ", dénonce l'avocat du jeune homme. Selon lui, les policiers ont demandé que les deux artistes soient déférés devant le parquet en raison de chansons offensantes envers les fonctionnaires. Les deux rappeurs ont été remis en liberté dans la nuit de jeudi à vendredi. L'avocat a indiqué qu'il allait déposer plainte contre les policiers.

Atteintes à la liberté d'expression

Weld El 15 avait été condamné pour une chanson intitulée "Boulicia Kleb" (Les policiers sont des chiens). "Mais il n'a pas chanté cette chanson (jeudi soir). Il a chanté son vieux  répertoire, des chansons datant de l'époque (du dictateur déchu Zine El  Abidine) Ben Ali ", souligne son avocat. "A l'époque, il n'avait pas été arrêté pour ces textes ", a-t-il encore relevé.

Le gouvernement tunisien dirigé par les islamistes d'Ennahda est régulièrement accusé de chercher à restreindre la liberté d'expression. Plusieurs ONG dénoncent également depuis dimanche le placement en détention provisoire depuis dimanche d'un caméraman, qui avait filmé un cinéaste jetant un oeuf sur le ministre de la Culture.

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