Cet article date de plus de dix ans.
Sortir des sentiers battus avec le contre-ténor Max-Emmanuel Cencic
Culturebox propose en "live" de suivre le récital du contre-ténor Max-Emmanuel Cencic, à l'Arsenal à Metz. Un programme conçu autour d'un compositeur baroque longtemps méconnu, Johann Adolf Hasse, l'auteur prolifique "d'operas serias", parmi lesquelles "Artaserse".
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Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Quel est l'esprit de votre récital ?
C’est un voyage artistique avec le composteur allemand Johann Adolf Hasse (1699-1783), un musicien que j’ai eu le plaisir de découvrir l’année dernière et qui n’est pas très connu malgré la richesse de sa production. Au XVIIIème siècle Hasse fut une référence de première importance, on sait notamment que Voltaire l’admirait. J’ai donc décidé de travailler sur ses partitions pour un enregistrement, avec le chef d’orchestre George Petru et l’ensemble Armonia Atenea.
Que disent les airs présentés dans ce concert à l’Arsenal de Metz et en live sur Culturebox ?
Les thèmes sont, pour la plupart, ceux du librettiste Pietro Metastasio, dit Métastase, un poète très célèbre, contemporain de Hasse. Nous avons choisi plusieurs airs d’opéras. Les histoires tournent en général autour de la question de l’éthique et de la justice, sur fond de drame amoureux et tragique. Des drames écrits à la manière de Platon ou d’Aristote qui se soldent par une catharsis, un « lieto fine » (fin heureuse) à la clé. Voltaire et ses confrères des Lumières étaient très amateurs de pièces reprenant ces thèmes philosophiques. Est-ce cela ce qu’on appelle « l’opera seria », que l'on traduit par opéra sérieux ?
Oui, et c’est d'ailleurs pour « l’opera seria » que Hasse est reconnu, dont Metastase n’a pas été l’inventeur, mais certainement l’un des plus brillants représentants.
Pourquoi Hasse est-il tombé dans l’oubli ?
Fort probablement parce que ses œuvres n’ont pas été éditées dès le XVIIIème siècle, comme certaines œuvres de Vivaldi (également tombées dans l’oubli) et contrairement à celles de compositeurs comme Händel, Rameau, Lully, Bach…
Qu'est-ce qui vous a mené musicalement chez Hasse ?
Je cherche toujours des airs qui puissent convenir à ma voix de contre-ténor. C’est un choix qui se fait beaucoup à l’instinct. Hasse vous permet aussi de sortir des sentiers battus et garder votre indépendance…
Oui, quand on suit des chemins de recherche et de création qui ne sont pas habituels, on acquiert une certaine indépendance. On peut aussi, comme chanteur, attendre d’être appelé par les différents opéras pour chanter un répertoire connu du grand public. C’est très beau mais on perd un peu de son indépendance… En concert, comme dans les pochettes de disque, vous jouez avec votre « look » parfois quelque peu excentrique…
Oui, mais c’est selon l’humeur. C’est un jeu, une blague ! J’évolue dans un univers très médiatisé où l’on demande toujours aux chanteurs d’être beaux et jeunes. Or, nous ne sommes pas toujours parfaits ! Pour la pochette du disque Rokoko, consacré à l’œuvre de Hasse, je m’amuse avec le jeu de mots par lequel j’associe le glamour rock des années Elvis au glamour baroque (et pourquoi pas rokoko) du XVIIIème !
C’est un voyage artistique avec le composteur allemand Johann Adolf Hasse (1699-1783), un musicien que j’ai eu le plaisir de découvrir l’année dernière et qui n’est pas très connu malgré la richesse de sa production. Au XVIIIème siècle Hasse fut une référence de première importance, on sait notamment que Voltaire l’admirait. J’ai donc décidé de travailler sur ses partitions pour un enregistrement, avec le chef d’orchestre George Petru et l’ensemble Armonia Atenea.
Que disent les airs présentés dans ce concert à l’Arsenal de Metz et en live sur Culturebox ?
Les thèmes sont, pour la plupart, ceux du librettiste Pietro Metastasio, dit Métastase, un poète très célèbre, contemporain de Hasse. Nous avons choisi plusieurs airs d’opéras. Les histoires tournent en général autour de la question de l’éthique et de la justice, sur fond de drame amoureux et tragique. Des drames écrits à la manière de Platon ou d’Aristote qui se soldent par une catharsis, un « lieto fine » (fin heureuse) à la clé. Voltaire et ses confrères des Lumières étaient très amateurs de pièces reprenant ces thèmes philosophiques. Est-ce cela ce qu’on appelle « l’opera seria », que l'on traduit par opéra sérieux ?
Oui, et c’est d'ailleurs pour « l’opera seria » que Hasse est reconnu, dont Metastase n’a pas été l’inventeur, mais certainement l’un des plus brillants représentants.
Pourquoi Hasse est-il tombé dans l’oubli ?
Fort probablement parce que ses œuvres n’ont pas été éditées dès le XVIIIème siècle, comme certaines œuvres de Vivaldi (également tombées dans l’oubli) et contrairement à celles de compositeurs comme Händel, Rameau, Lully, Bach…
Qu'est-ce qui vous a mené musicalement chez Hasse ?
Je cherche toujours des airs qui puissent convenir à ma voix de contre-ténor. C’est un choix qui se fait beaucoup à l’instinct. Hasse vous permet aussi de sortir des sentiers battus et garder votre indépendance…
Oui, quand on suit des chemins de recherche et de création qui ne sont pas habituels, on acquiert une certaine indépendance. On peut aussi, comme chanteur, attendre d’être appelé par les différents opéras pour chanter un répertoire connu du grand public. C’est très beau mais on perd un peu de son indépendance… En concert, comme dans les pochettes de disque, vous jouez avec votre « look » parfois quelque peu excentrique…
Oui, mais c’est selon l’humeur. C’est un jeu, une blague ! J’évolue dans un univers très médiatisé où l’on demande toujours aux chanteurs d’être beaux et jeunes. Or, nous ne sommes pas toujours parfaits ! Pour la pochette du disque Rokoko, consacré à l’œuvre de Hasse, je m’amuse avec le jeu de mots par lequel j’associe le glamour rock des années Elvis au glamour baroque (et pourquoi pas rokoko) du XVIIIème !
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