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Un concert "Bowie Symphonic" donné samedi à l'opéra de Saint-Etienne

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Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Après ses périodes glam-rock, dandy, funk ou jazzy, c’est un "Bowie Symphonic" que les fans de la rock star découvriront samedi à l'opéra de Saint-Etienne, dans une "re-création" de ses chansons interprétée avec un orchestre symphonique et trois voix singulières.

"Il n'y aura pas du tout d'artifice. Les chanteurs ne s'adresseront pas au public entre les morceaux comme dans un concert de rock. C'est vraiment comme à l'opéra", souligne Daniel Yvinec, directeur artistique de cette création à l'Opéra de Saint-Etienne, en parallèle à une exposition consacrée au créateur de "Ziggy Stardust" qui ouvre jeudi dans la ville.

Créer le lien avec les compositeurs du XXe siècle

"L'obsession, c'était d'avoir une immense liberté de réinterprétation tout en gardant un vrai respect pour les chansons", poursuit le musicien. "Il y a tout un imaginaire autour des chansons, avec au milieu des passages instrumentaux plus proches de la musique contemporaine, mais on reconnaîtra parfaitement bien les originaux", promet-il. "Le travail qu'on a fait d'orchestration, d'arrangements, et de réécriture, n'a pas de sens si on n'a pas le repère de la mélodie."
Les arrangements ont été confiés au compositeur Vincent Artaud, à qui Daniel Yvinec, lorsqu'il était à la tête de l'Orchestre National de Jazz, avait déjà fait appel pour un autre projet autour de l'œuvre d'une autre légende du rock, l'Anglais Robert Wyatt qui avait fondé le groupe Soft Machine en 1970 avant de se lancer dans une carrière solo.

Les deux hommes sont allés "fouiller au plus profond des partitions originales pour aller mettre en lumière les corrélations qu'il pouvait y avoir avec des compositeurs du 20e siècle", raconte Eric Varion, qui dirigera Ose !, un orchestre symphonique de jeunes musiciens venus du classique mais friands de projets "crossover". "Il y a du Stravinski dans certaines pièces, dans d'autres on n’est pas loin d'un Glass (Philip) ou d'un Reich (Steve)".

Toutes les périodes revisitées

"Au début de ‘Let's Dance’, on se dit qu'on est en train d'écouter une œuvre de Stravinski. Et puis d'un coup la contrebasse entre et on se dit ‘tiens je connais ça’. Bowie sort de cette ambiance stravinskienne", s'enthousiasme Eric Varion. Les spectateurs et fans du "Thin White Duke" risquent d'être surpris, mais aussi transportés.

En ce qui concerne les morceaux, il n'y aura "que des tubes" (dixit Yvinec), puisés dans toutes les périodes de Bowie: "Space Oddity", "Let's Dance", "Ashes to Ashes", "Heroes", "Ziggy Stardust", "Where Are We Now"...
Quant aux interprètes, "la première chose à éviter était le côté trop proche de Bowie", confie le directeur artistique. "Il fallait qu'ils aient du courage, de l'audace, une vraie capacité de travail mais aussi la capacité d'évoluer dans un orchestre sans repère rythmique (Yvinec a choisi d'ôter tout instrument lié au rock). Donc il fallait un niveau de compétence élevé", décrit-il.

Trois chanteurs aux univers singuliers sont chargés de relever ce défi: la Londonienne d'origine antillaise Ala.Ni, le Français Nosfell et l'Afro-Américaine Krystle Warren.

En préambule à ce "Bowie Symphonic", présenté dans le cadre du festival Rhino Jazz, cinq chansons de David Bowie seront interprétées à la manière d'un récital: "Space Oddity" en solo par le pianiste venu du jazz Eric Legnini, puis quatre autres en duo piano-voix avec Ala.ni, dont "Five Years" et "Loving the Alien".

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