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Marianne Faithfull chantera au Bataclan en novembre, un an après l'attentat

Marianne Faithfull fera partie des premiers artistes à chanter, le 25 novembre, au Bataclan après sa réouverture en novembre. "Cela ne sert à rien d'avoir peur", estime l'égérie du "Swinging London" qui veut rendre hommage aux victimes et aider à "panser les plaies".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Marianne Faithfull en concert à Paris en novembre 2015.
 (PATRICK KOVARIK / AFP)

A 69 ans, l'Anglaise à la voix éraillée et brumeuse, icône de la scène rock des années 60, se dit "honorée" d'avoir été sollicitée pour faire partie de ceux qui redonneront vie au Bataclan, un an après l'attentat du 13 novembre 2015. La salle parisienne doit rouvrir à la mi-novembre avec deux concerts du  Britannique Pete Doherty.

"They Come at Night" ("Ils viennent la nuit")

Le 25 novembre, Marianne Faithfull y interprétera pour la première fois "They Come at Night" ("Ils viennent la nuit"), une chanson qu'elle a écrite juste après l'attentat qui a fait 90 morts lors du concert des Eagles of Death Metal. Écrire ce texte, "c'est la seule chose que je pouvais faire" après cet événement, raconte la sexagénaire, qui vit entre Paris et l'Irlande. "J'étais absolument horrifiée". "Je ne pensais pas du tout à chanter au Bataclan. On me l'a demandé et j'ai été très contente", poursuit l'artiste, en recevant l'AFP dans son appartement  parisien où elle écrit la plupart de ses chansons.

Pour cette figure mythique du "Swinging London", se produire dans la salle du Bataclan "qu'elle adore" - où elle a chanté et été voir Jane Birkin en concert - sera aussi une manière de rendre hommage à tous ceux qui ont vécu le 13 novembre, "les victimes mais aussi ceux qui n'ont pas été tués" et ont été  "complètement traumatisés".

"Cela ne sert à rien d'avoir peur"

Lors de son concert, elle "ne dira rien à propos de cette nuit là". Mais "le fait que je fasse le concert et que j'aie écrit la chanson parlent d'eux-mêmes", glisse-t-elle, une cigarette à la main et une tasse de thé posée devant elle.

"La musique peut panser les plaies, c'est pour cela que chanter au Bataclan est une bonne chose", dit-elle. L'interprète de "Broken English" reconnaît appréhender "un peu" cette date. Mais "cela ne sert à rien d'avoir peur", ajoute-t-elle. "Je ne pense pas que ça se reproduira. Et si ça se reproduit, ça se reproduit. Qu'est-ce qu'on peut y faire?".

"No Exit", dernier disque sorti le 30 septembre

Avant ce concert, la chanteuse, qui sort de deux années difficiles marquées par des fractures de la hanche et infection des os, a sorti vendredi 30 septembre un nouvel album live, "No Exit", dont le titre est emprunté à la traduction anglaise de "Huis Clos" de Jean-Paul Sartre. 

Il a été enregistré pendant sa tournée européenne entamée fin 2014 pour marquer ses 50 ans de carrière. Tournée interrompue début 2015 pour se faire opérer de la hanche.

Repérée en 1964 par le manager des Rolling Stones, Marianne Faithfull avait  été propulsée à 17 ans grâce à la chanson "As Tears Go By", signée  Richards/Jagger.  A l'époque, "je pensais retourner à l'école (...) Et puis j'ai été prise dans la musique, et j'avais du succès. J'ai découvert que j'aimais être sur  scène", se souvient-elle. "Mais ce n'est pas du tout comme ça que j'avais  imaginé ma vie". Artiste aux multiples résurrections, à la vie très "sexe, drogue et rock'n'roll", marquée par les excès, les drogues et un cancer, elle assure "souffrir constamment" encore aujourd'hui et "être très abîmée".

Fini les tournées

Elle ne peut plus "voyager hors d'Europe" ni "faire de tournées". Mais "je peux toujours écrire, faire des disques, donner des concerts occasionnels", explique-t-elle de sa voix de fumeuse. Elle prépare un nouvel album pour l'an prochain, qui devrait s'appeler "Negative Capability". Au programme, des chansons écrites par ses soins et des collaborations - dont une peut-être avec Nick Cave et une autre possible avec le leader de Blur Damon Albarn. "Je ne peux pas continuer comme avant. Mais je n'arrêterai pas  complètement", conclut-elle.

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