Les Insus (ex-Téléphone) en concert à Paris : "Alors, c’était comment ???"
19 heures : canal Saint-Martin. Ambiance plus calme que prévu. Louis Bertignac arrive détendu, souriant au volant de sa voiture. Il ne cherche même pas à échapper aux caméras, plus nombreuses à l’entrée des artistes que les fans à la recherche de places.
Les 300 privilégiés, dont la majeure partie a réussi à acheter le précieux sésame en temps et heure au début du mois, patientent calmement en échangeant leurs souvenirs musicaux. Ils se racontent les années 1976-86…
Reportage C. Airaud / B. Bonte / M. Cargnino / D. Gava
Entre nostalgie et fébrilité
"Je les ai vus à Bordeaux, je crois que c’était à l’Alhambra", me confie un "jeune" homme grisonnant, de 56 ans entre nostalgie et fébrilité.20h30 : les portes s’ouvrent. Devant moi, une jeune fille qui ne devait pas être née quand le groupe explose le 21 avril 1986 murmure à sa voisine : "C’est vraiment très très petit, minuscule, cette salle, quelle drôle d’idée et ça va être un sauna…"
En effet, rapidement, le Point Ephémère se transforme rapidement en étuve .
Prévu à 20 heures, le concert débute à 21h15 et la température augmente encore de quelques degrés.
Les Insus crachent leur venin
Richard Kolinka entre en scène le premier, Jean-Louis Aubert le suit. Louis Bertignac précède Aleksander Angelov, déjà présent lors de la tournée de Jean-Louis Aubert. Il tient la basse pour cette soirée de retrouvailles car Corine Marienneau n’est pas conviée au rendez-vous.Dès le premier titre, les Insus ont décidé de cracher leur venin, Jean-Louis Aubert se déchaine sur sa Gibson, la puissance d’un son de club de rock surprend ! Kolinka derrière ses futs est aux anges, Bertignac guette, le charme de ce concert opère. Comme une impression d’assister aux dernières répétitions des retrouvailles de trois potes. Aubert entre deux chansons sourit en disant : "Qu’est-ce que ce sera quand on connaitra les chansons." Une piste pour comprendre que l’aventure n’est pas finie ?
"On était partis sans vous dire au revoir", déclare un brin essoufflé Aubert. Il confiera plus tard : "Je devrais arrêter de fumer." Mais ce sont avant tout trois jeunes hommes complices qui nous font face sur scène. La question de l’âge du rock ne se pose plus durant une heure trente. Les 5 albums et les 10 ans de carrière défilent.
Une grande chorale de vieux enfants
Les Insus enchainent "Argent trop cher", "Faits divers" et "La bombe humaine".Dans la salle, Patrick Bruel, Nagui, Philippe Manœuvre et Alexandre Bompard (le patron de la Fnac) les accompagnent au chant comme les 300 autres spectateurs, c’est une grande chorale de vieux enfants.
"Au cœur de la nuit" ébouriffe la salle, avant "Un flipper" qui doit rappeler au public leurs années lycée.
Les ex-Téléphone n'ont pas peur du temps qui passe
Vient le temps de "Cendrillon" écrite en 1981, la ballade romantique raconte les espoirs perdus, les ratés de la vie le temps qui passe. Bertignac est à la voix. Si la chanson se termine par : "Les anges n‘aiment pas devenir vieux", les ex-Téléphone, eux, n’ont pas peur du temps qui passe…"On était partis sans vous dire au revoir", certes, mais 30 ans, ça faisait beaucoup même pour des fans très patients. Ils avaient raison d’attendre !
Mardi à Lille deuxième rendez vous avec les Insus.
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