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Les deux Pussy Riot sont désormais libres

Nadejda Tolokonnikova a été libérée lundi, quelques heures après Maria Alekhina, annoncent plusieurs médias. Les deux dernières membres du groupe contestataire russe Pussy Riot ont donc bénéficié d'une amnistie après plusieurs mois de détention. Maria Alekhina a dénoncé cette mesure comme étant une "opération de communication" de la part du Kremlin.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova des Pussy Riot, le 10 octobre 2012.
 (Natalia Kolesnikova / AFP)
Arrêtées en mars 2012, les deux jeunes femmes purgeaient une peine de deux ans de détention en camp pour une "prière punk" contre le président Vladimir Poutine et devaient retrouver la liberté en mars prochain.

Une troisième jeune femme, Ekaterina Samoutsevitch, avait elle aussi été condamnée mais libérée quelques mois plus tard, sa peine ayant été commuée en sursis au motif qu'elle avait été interceptée par les gardes de la cathédrale avant d'avoir pu prendre part à la performance. En apprenant la libération de Maria Alekhina, elle s'est dite "très heureuse", dans une interview à  la chaîne TV Dojd.

Un adoucissement du régime à quelques semaines de Sotchi?
Ces deux libérations interviennent trois jours après celle de l'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski, gracié à la surprise générale par Vladimir Poutine, un geste interprété par certains comme une volonté d'améliorer l'image de la Russie à l'approche des jeux Olympiques qui doivent se tenir à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, en février.

La première détenue libérée, Maria Alekhina, 25 ans, est sortie de son camp à Nijni-Novgrorod dans une voiture de l'administration pénitentiaire sans que les journalistes qui attendaient à la sortie de la colonie n'aient pu l'apercevoir. "Elle a été remise en liberté aujourd'hui vers 9H00 du matin" locales, a indiqué à l'AFP Elena Nikichova, porte-parole du service d'application des peines (FSIN) de la région de Nijni-Novgorod.

Déposée à la gare de Nijni-Novgorod, Maria Alekhina est ensuite réapparue au Comité contre les tortures de la ville, où elle avait l'intention d'évoquer le sort de ses co-détenues. "Le plus dur en prison était de voir comment ils cassent les gens", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision câblée Dojd depuis le siège du comité.

"Si j'avais eu le choix, j'aurais refusé", assure Maria Alekhina
Elle a fustigé la loi d'amnistie qui a permis sa libération, approuvée mercredi dernier par le Parlement russe, qui prévoit d'amnistier entre autres les personnes condamnées pour "hooliganisme" et mères d'enfants mineurs. "Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un geste d'humanisme, mais plutôt d'une opération de communication", a asséné la jeune femme, mère d'un petit garçon, Philippe. "C'est une profanation", a-t-elle ajouté, dénonçant une loi qui ne concerne "même pas 10%" des détenus. "Si j'avais eu le choix, j'aurais refusé." Elle a souligné qu'elle n'avait pas changé d'avis sur le président Vladimir Poutine.

Elle a raconté avoir été "sous le choc" quand elle a été libérée, et estimé que sa sortie, orchestrée dans le plus grand secret, l'avait été sans doute pour éviter des "adieux bruyants" avec ses co-détenues.

Maria Alekhina, 25 ans, purgeait comme Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, une peine de deux ans de camp notamment pour "hooliganisme", après avoir chanté en février 2012 une "prière punk" contre le président Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou.

Une condamnation internationale de la détention des Pussy Riot
La peine de Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova devait prendre fin en mars 2014. L'ensemble de leurs recours avaient jusqu'à présent été rejetés par la justice russe, les prisonnières ayant refusé de reconnaître leur culpabilité. Leur condamnation avait suscité un tollé international et de nombreuses stars telles que Madonna ou Paul McCartney avaient appelé à leur libération.

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