La Route du rock fait le plein avec Portishead
La 24e édition du festival, qui a commencé mercredi soir, se tient jusqu'à samedi soir au Fort de Saint-Père, à quelques kilomètres de la cité corsaire. Les festivaliers, venus chaussés de bottes pour les plus prévoyants, peuvent aussi applaudir cette année les Britanniques Anna Calvi, Temples ou Baxter Dury, le Canadien Mac DeMarco ou encore les Américains Liars.
"Il y a une ADN Route du Rock. Le festival s'est construit à la base sur la défense des musiques indépendantes (des grandes maisons de disques, ndlr), à l'origine la new wave, la cold wave, la pop anglaise puis l'electro", explique François Floret, directeur du festival créé en 1991.Les Français ne sont pas totalement absents (Frànçois & The Atlas Mountains, Aquaserge ou Pégase jouent cette année) mais restent en marge d'une affiche résolument anglo-saxonne.
Après une année 2012 boudée par le public, en raison d'une programmation sans doute "trop terne, s'adressant surtout au puristes" selon son directeur, le festival revendique depuis l'an dernier une "programmation plus sexy, plus excitante" avec des fins de soirées franchement électroniques.
Guichets fermés
L'orientation a rencontré le succès: il y a eu 21.000 spectateurs payants l'an dernier, avec Nick Cave en tête d'affiche, contre 13.000 en 2012. Les organisateurs ont l'espoir de faire mieux encore cette année avec le retour de Portishead, déjà venu en 1998 et qui a permis à la soirée de vendredi d'afficher complet, avec 14.000 billets vendus, selon eux.
Sur scène, le groupe, appuyé par quatre autres musiciens, a principalement puisé dans les titres phares de ce premier album mais aussi de "Third", troisième et dernier disque studio paru en 2008: avec le tube "Glory Box", le rythmé "We Carry On" ou "Silence" en ouverture. Le concert d'1h30 a fait une large part aux expérimentations musicales mais aussi visuelles qu'affectionne Beth Gibbons et sa bande.
Avant eux, la sensuelle Anna Calvi, rouge à lèvres pimpant et talon haut, a fait geindre sa guitare. Puis les festivaliers ont pu redécouvrir Slowdive, groupe britannique à guitares des années 90 qui vient de se reformer. Si François Floret se réjouit du retour de Portishead, le patron de la Route du Rock n'espère en revanche plus trop attirer dans ses filets de plus gros poissons comme Radiohead ou Arcade Fire.
En regrettant "une démarche qui consiste à dire qu'on est un groupe 'indé' tout en agissant comme un groupe de stade", le directeur de la Route du Rock lance toutefois un appel à ces derniers: "Qu'ils viennent donc l'an prochain, pour nos 25 ans, pour voir s'ils ont encore la fibre indé...!"
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