Indochine en communion avec son public de tout Ăąge au Stade de France
"Que vous nous suiviez depuis 30, 20, 10, 5 ans ou depuis hier, merci!", a lancé Nicola Sirkis au plus de 60.000 spectateurs venus accompagner le groupe pour l'apothéose de leur tournée démarrée à l'hiver 2013.
Des quinquas aux ados
Et il est en effet rare de voir un public aussi inter-gĂ©nĂ©rationnel rĂ©uni au Stade de France : des quinquagĂ©naires qui accompagnent le groupe depuis ses dĂ©buts en 1981, des adolescents et mĂȘme des familles entiĂšres avec des enfants aux joues maquillĂ©es avec les croix qui servent Ă Indochine de symbole. Avant le concert, Nicola Sirkis avait dit vouloir faire de ses deux soirs -- le groupe joue Ă©galement ce samedi 28 juin -- un moment de "communion" avec son public.
Le groupe a donc choisi de faire son entrée au milieu des spectateurs, fendant la foule à pied, le visage fermé, au milieu des encouragements des fans, comme des boxeurs montant sur un ring.
Marionnettes gonflables, feux d'artifice, Ă©crans semi-circulaires
Le Stade de France, qu'Indochine est le seul groupe de rock français à  pouvoir remplir, n'est pas une premiÚre pour le groupe. Il y a déjà joué à une reprise en 2010. Mais ce 27 juin, tout est fait pour montrer qu'il s'agit d'un moment spécial pour le groupe, qui a coché tous les critÚres requis pour un concert dans un stade : une scÚne impressionnante qui s'avance jusqu'au milieu de la fosse, encadrée de marionnettes gonflables, trois écrans semi-circulaires, des effets pyrotechniques dÚs la premiÚre chanson, une pluie de confettis pour la deuxiÚme...
Nicola Sirkis remercie encore et encore le public, fait monter une fan sur scÚne, descend dans la fosse pour prendre de longs bains de foule, dirige les mouvements de spectateurs. Tout est pensé, millimétré, soigné... mais un peu trop sérieux et appliqué. Du coup, la premiÚre partie, trÚs rock, peine à prendre son envol, d'autant que la voix de Nicola Sirkis est noyée par la musique et que le groupe, habillé en noir sur une scÚne noire, peine à capter l'attention.
 "J'ai demandé à la lune"
Ce n'est qu'au bout d'une heure, quand la nuit commence à tomber sur le stade, que le concert décolle à la faveur d'un moment plus intime. Seul sur la petite scÚne circulaire au milieu de la foule, Nicola Sirkis fend enfin l'armure quand il se met à chanter a capella un extrait d'"Hexagone" pour son auteur Renaud, venu assister au concert. Puis Sirkis enchaßne avec "J'ai demandé à la lune" et "Tes Yeux noirs" et donne enfin un peu de désinvolture au concert.
Le visage de Christine Boutin apparaßt sur les écrans géants et la sono crache ses propos sur les homosexuels sous les huées avant "College Boy". Le chanteur en profite pour "faire un petit doigt au CSA", qui avait censuré le clip de la chanson réalisé par Xavier Dolan, pendant que des extraits de la vidéo sur un collégien lynché par ses camarades sont diffusés en arriÚre-plan. Il fait maintenant nuit noire et la scÚne est enfin pleinement utilisée. Une tour de télévision rappelant Berlin et de hauts buildings figurent une métropole nocturne, reprenant le thÚme du dernier album du groupe "Black City Parade".
Electro
Elle se transforme en club pour une troisiÚme partie nettement plus électro, qui débute avec "Canary Bay".  Si les fans sont désormais complÚtement plongés dans la nostalgie new-wave des débuts du groupe, le concert retombe dans des moments plus faibles, avec des temps morts et des moments qui tombent à plat, comme la venue d'une danseuse de l'Opéra de Paris, magnifique mais décalée dans l'ambiance du concert, sur "Wuppertal", chanson hommage à Pina Bausch.
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