Enfin reconnu depuis son départ au Québec, le Français Mister Goodfaith sort son deuxième album
L’auteur-compositeur-interprète Fabien Bonnefoy - alias Mister Goodfaith - connaît un succès outre-Atlantique qu'il n'avait pas rencontré en France. Un véritable rêve québécois.
L’adage vantant le rêve américain qui voudrait que tout soit possible de l’autre côté de l’Atlantique n’est pas qu’un fantasme. Fabien Bonnefoy le vit depuis 7 ans. Musicien et songwriter talentueux, il tente de percer en France au début des années 2010 mais se heurte aux carcans de l’industrie musicale européenne. Malgré un potentiel évident et de solides relations dans le milieu, même parmi des stars de la chanson française, il ne parvient pas à convaincre les maisons de disques. Quelques EP voient le jour mais peinent à être distribués massivement.
Qu’à cela ne tienne, le frenchy traverse l’Atlantique et s’installe au Canada, à Sorel-Tracy, non loin de Trois-Rivières, dans la province du Québec. Là-bas, la vision n’est pas du tout la même. La culture de la musique est beaucoup plus importante que chez nous. Travailler dans le monde musical est considéré comme un "vrai" métier.
Ici, quand t’es musicien, t’es musicien.
En France quand t’es musicien, on te dit : d’accord, mais c’est quoi ton métier ?
Fabien BonnefoyAlias Mister Goodfaith
Docteur Bonnefoy et Mister Goodfaith
Malgré tout, Fabien Bonnefoy continue d’exercer son métier de médecin et poursuit sa carrière musicale en parallèle. Médecin le jour, auteur-compositeur-interprète la nuit. Deux activités menées de front le plus sereinement du monde, comme cela se fait naturellement là-bas. Et surtout, à la différence de la France, sa musique suscite immédiatement l’enthousiasme au Canada.
Il faut dire que ce country rock inspiré des modèles du genre a trouvé facilement son public. Et même mieux, la musique de Mister Goodfaith a eu l’approbation de ses pairs, au point de bénéficier d’un mixage dans le temple de la musique américaine.
Le rêve américain
Dire que le nom de Nashville est mythique dans le monde de la musique est un euphémisme. Les plus grands ont enregistré dans cette ville. Sauf qu’ici, la notion de "grand" est toute relative. Et Mister Goodfaith a vu son premier album mixé par F. Reid Shippen, ingénieur du son renommé et lauréat de plusieurs Grammy Awards. Celui qui mixe et enregistre les stars outre-Atlantique a même reçu notre frenchy chez lui à Nashville, en toute simplicité.
Fabien Bonnefoy explique : "Je suis artiste indépendant, mais il m’a reçu comme les autres. Ici, il n’y a pas de petit. Un petit peut devenir grand. Ce qui compte ce n’est pas ton réseau de connaissances, c’est ce que tu fais".
Sortie du deuxième album, le troisième déjà écrit
Et l’aventure continue avec la sortie ce 17 septembre du deuxième album. Après Big Mistake en octobre 2018, de nouvelles chansons sont composées dès 2019 et enregistrées en 2020. Ce deuxième opus Back in town était prévu l’année dernière, mais à cause de la pandémie, l’auteur-compositeur a préféré repousser la sortie, afin de pouvoir en assurer pleinement le lancement.
Un concert est prévu ce vendredi à Sorel Tracy, et le morceau d’ouverture Another brave est paru en single cet été.
À nouveau mixé par Shippen, ce deuxième album confirme l’influence des grands songwriters entre rock, folk et country. Fabien Bonnefoy n’a jamais caché son admiration pour Mark Knopfler. Et l’un des morceaux originellement titré Back to you s’est vu rebaptisé So far way, comme un clin d'œil à l’ex-leader de Dire Straits.
Avec une voix toujours présente mais qui ne force jamais, des guitares à la fois chaudes et tranchantes, une rythmique inébranlable qui peut nous emmener au bout du monde, la musique de Mister Goodfaith respire bon l’Americana. Springsteen et Fogerty ne sont jamais bien loin. Et on quitte parfois les grandes plaines pour plonger dans la moiteur du Poor Bayou et ses guitares rugueuses que n’auraient pas renié ZZ Top ou Lynyrd Skynyrd.
Pour les textes, Fabien Bonnefoy puise dans son expérience, son quotidien, et ce qui lui tient à cœur. Ainsi, Goodbye évoque les oubliés de la pandémie, notamment les enfants et les ados, chez qui le taux de suicide a considérablement augmenté. Quant au long morceau qui clôt l’album, intitulé My chance, il laisse supposer que notre Français expatrié savoure sa vie canadienne, et qu’il n’en changerait pour rien au monde.
L’inspiration est d’ailleurs tellement fluide que les chansons pour un troisième opus sont déjà prêtes. Le parcours de Mister Goodfaith n’est pas prêt de s’arrêter.
Back in town sort le 17 septembre. Toutes les infos pour le commander sur la page Facebook ou le site de Mister Goodfaith
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