Avec "De l'amour", Johnny Hallyday signe un album blues-rock aux textes engagés
"Je ne voulais pas un album avec la grosse fanfare, les violons et tout ça. On voulait quelque chose de plus simple, un peu plus à la Johnny Cash", a-t-il souligné, tout de noir vêtu comme son idole, lors d'une conférence de presse à Paris. Il a présenté "De l'amour" (Warner), annoncé lors d'un concert à Lille début octobre, avec à ses côtés Maxim Nucci, dit Yodelice, compositeur de la quasi-totalité des musiques, et de certains des auteurs, Miossec et Pierre Jouishomme, des habitués de l'univers Hallyday et Vincent Delerm, un petit nouveau.
Un album plus engagé que d'habitude
"Dans le monde, il s'est passé des choses graves, des choses dont j'avais envie de parler", a expliqué Johnny Hallyday. Aux côtés des ballades et d'une jolie chanson écrite par Delerm pour les fans de la star, il évoque les attentats parisiens de janvier ("Un dimanche de janvier"), la situation des migrants ("Valise ou cercueil") ou les violences policières contre les noirs aux Etats-Unis ("Dans la peau de Mike Brown").
"C'est la première fois que j'enregistre un album en dix jours!", s'est amusé Johnny au sujet de ce disque peaufiné cet été entre Paris et Los Angeles, en marge de sa tournée démarrée en juillet. "Mes maisons de disques précédentes me demandaient de faire des chansons plus variétés, avec de grandes orchestrations. Je suis arrivé à un âge, je pense, où je fais les choses que j'ai envie de faire. Et la musique que j'aime, c'est le rockabilly, le blues... La variété, il y en a tellement d'autres qui le font bien", ajoute le chanteur, qui a composé l'une des musiques.
Ce retour à une veine blues-rock était déjà sensible dans son album précédent, "Rester vivant", sorti il y a un an et écoulé à 650.000 exemplaires selon Warner. Avec ses guitares acoustiques très en avant et ses solos d'harmonica, ce 50e album creuse le même sillon, lorgnant même du côté des années 1950 et du rockabilly avec "De l'amour", premier single qui ouvre le disque.
Un prochain album "uniquement rockabilly"
Les fans, paraît-il, apprécient beaucoup ce son très américain: "Beaucoup disent : on est content que tu reviennes à tes racines et que tu laisses tomber la variétoche...", assure Johnny Hallyday en évoquant les messages lus sur les réseaux sociaux. Au point que son prochain album, affirme-t-il, devrait être "uniquement rockabilly". Il projette d'enregistrer à Nashville et rêve de confier des parties de guitares à "Brian Setzer, mon ami", l'ex-membre des Stray Cats.
Yodelice, 36 ans, devrait être de cette future aventure, assure le chanteur de 72 ans , ravi d'avoir donné les clés de son nouveau disque au musicien qui avait déjà écrit plusieurs fois pour lui depuis 2011. "On s'est rencontrés à un moment assez spécial dans la vie de Johnny, quand il sortait de gros soucis de santé", a rappelé Yodelice, en référence au coma dans lequel avait été plongé le chanteur en 2009 après des complications consécutives à une opération. La préparation de l'album suivant, en 2011, avec Matthieu Chedid, avait été un "moment de vie et d'insouciance" pour un Johnny alors en plein doute, estime Yodelice.
En parallèle à cet album, qui sort le 13 novembre, Philippe Manoeuvre publiera trois jours plus tard le livre "La terre promise" (Fayard), racontant la tournée américaine de la star en 2014 que le journaliste rock aux lunettes noires a pu suivre.
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