Mon été à Paris (4/5) : avec le rappeur Pihpoh, qui découvre la capitale en métro
Et si Paris pendant l'été, ça se découvrait dans les longs couloirs sinueux du métro ? Le rappeur Pihpoh (pseudonyme né de l'anagramme de hip hop), lauréat du concours "Les 20 ans des musiciens du métro" organisé par la RATP, a pu tester l'expérience tout l'été à la station République (à la jonction des 3e, 10e et 11e arrondissements de Paris). Une saison riche en rencontres fortes et en anecdotes.
Des rencontres atypiques
"On a rencontré plein de gens atypiques", explique le rappeur, en parlant de lui et de ses deux musiciens, Arnaud Krivaneck (à la guitare) et Pierre Michelet (à la batterie). "Le métro, c'est une grosse fourmilière, un gros "melting pot", on y croise toutes les catégories sociales. Je me souviens d'un homme qui s'est arrêté pour écouter un titre qui s'appelle "Taxi". Dans ce titre, je tutoie directement un chauffeur. L'homme nous a écouté en entier, et, à la fin, il est venu nous expliquer qu'il était lui-même chauffeur de taxi, qu'il s'était retrouvé dans les paroles, parce que des clients ont pu lui dire les mêmes choses que moi."D'autres rencontres, elles, sont plus mystérieuses. "On est amis avec un papi qu'on appelle "Papy Balboa", car, dès qu'on commence à jouer, il se lance dans tout un entraînement de boxe", détaille Pihpoh. "Il n'est pas Français, donc on n'arrive pas trop à savoir quelle est son histoire, mais c'est certain qu'il était boxeur, parce qu'il a tous les pas du sport, les uppercut, les droite, les gauche... Quand il arrive, on se fait un clin d'oeil et on sait qu'il vient s'entraîner sur notre musique."
Le calme de Paris comme inspiration
Cette vie souterraine, Pierre Enderlen, de son vrai nom, aime à y échapper en flânant. Vous l'aurez sans doute déjà lu dans cette série de Culturebox, Paris l'été, c'est un Paris vidé de ses habitants. "Ce que j'aime bien, c'est ce Paris très calme, très reposant", explique Pihpoh."J'aime y marcher tranquillement, jusqu'à temps que je m'arrête dans un petit café, quitte à retrouver n'importe quelle station de métro, ça me permet de visiter."
Même s'il n'est à Paris que depuis quelques mois, Pihpoh a déjà adopté quelques habitudes. "Je suis fan de thé, je vais souvent en boire à la Grande Mosquée. J'aime bien aller à Montmartre boire un café très tôt vers 7h-7h30 sur la place du Tertre, car elle est complètement vide et cachée." Une atmosphère parfaite pour le curieux qu'est l'interprète. "Il m'arrive de m'arrêter dans un café au hasard, un peu plus populaire, en plein Paris, pour écouter les conversations des travailleurs qui vont aller faire leur journée."
La capitale, pour Pihpoh, c'est aussi un lieu d'inspiration. Il passe beaucoup de temps à flâner dans ses quartiers favoris : Strasbourg Saint-Denis, Château d'Eau (dans le 10e arrondissement) ou encore le 13e arrondissement. "Je sais que c'est un cliché, mais avec Paris, on peut faire un petit tour du monde, en passant de Château d'Eau à Château Rouge où c'est très mouvementé, très africain, ou en allant dans le quartier asiatique du 13e arrondissement."
En une journée on peut voir beaucoup d'origines, entendre beaucoup de langues, sentir beaucoup de saveurs différentes, et ça, c'est chouette", s'émerveille-t-il.
Le rappeur raconte aussi apprécier de longues balades le long du Canal Saint-Martin. "J'ai beaucoup écrit là bas, entre Jaurès et République, j'aime cette balade calme, avec une vue sur les écluses." Après une pause fin août, ce sera le retour du grabuge à la rentrée. Le chanteur arpentera à nouveau le métro pendant le mois de septembre, avant de se produire sur la grande scène de l'Olympia, aux côtés d'Oxmo Puccino ou encore de Tété, en novembre.
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