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Le rappeur tunisien en cavale Weld El 15 se rend à la justice

L'auteur d'une chanson de rap jugée offensante pour la police a décidé de se rendre à la justice tunisienne après trois mois de cavale, a indiqué lundi son comité de soutien.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le rappeur tunisien Ala Yaâcoubi, dit Weld El 15, dans son clip "Boulicia Kleb"
 (From the Space City)
Plus confiant dans la justice tunisienne
Ala Yaâcoubi, dit "Weld El 15" est recherché par la police depuis sa condamnation par contumace en mars dernier à deux ans de prison après la diffusion sur YouTube d'un clip intitulé "Boulicia Kleb" (les policiers sont des chiens).

Le rappeur a fait appel de son jugement et comparaîtra jeudi prochain, une décision motivée par la relaxation de quatre rappeurs co-accusés dans la même affaire, et acquittés en avril après leur condamnation à deux ans de prison en mars. "Cette relaxation a relativement rétabli sa confiance en la justice tunisienne", indique le communiqué publié par le comité de soutien du rappeur engagé.

Le "Comité de soutien aux artistes de l'affaire Weld El 15" a affirmé son opposition à "l'emprisonnement des artistes pour le contenu de leurs oeuvres". "Charger la justice tunisienne de décrypter un message artistique, interpréter son sens et relever ses infractions serait lui faire assumer une responsabilité ne relevant pas de ses compétences", a estimé le comité, dénonçant "une menace à la liberté d'expression".
 
Test pour la liberté d'expression
Weld El 15 a été inculpé notamment d'"outrage à un fonctionnaire public par paroles ou gestes ou menaces, outrage public à la pudeur et atteinte aux bonnes moeurs". L'affaire servira de test pour mesurer le respect des libertés d'expression et de création "acquises par la Tunisie post-révolutionnaire", souligne le comité.
Le ministère de l'Intérieur avait jugé que le clip de rap diffusé contenait "des expressions et gestes contraires à la morale, injurieux et menaçants envers les agents de la sécurité et les magistrats".
Des artistes tunisiens dénoncent régulièrement des pressions policières et accusent le gouvernement, dominé par les islamistes d'Ennahda, de vouloir juguler la liberté d'expression au nom de la morale ou du sacré.

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