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JuL est resté le champion de l'écoute en streaming en France en 2017
Les polémiques et les critiques coulent sur lui comme de l'eau sur un tissu déperlant : le rappeur marseillais JuL a encore été l'artiste français le plus écouté de l'année en streaming. Il faut dire que JuL est particulièrement prolifique : il a sorti 3 albums payants et deux gratuits en un an. Et il achève samedi dans son fief de Marseille une mini tournée passée par Bercy ce mois-ci.
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Une communauté de fans
La sortie de son nouvel album "La tête dans les nuages" a coché toutes les cases du mauvais timing. Un plan média était prévu le jour de la mort de Johnny Hallyday (le 6 décembre) et l'album de la star du rap Booba "Trône" a été avancé et est finalement sorti le même jour que le sien.Pourtant, JuL, 27 ans, jure que "tant qu'il y a ma team avec moi, ça ne m'impacte pas". Chiffres à l'appui : comme en 2016, il est l'artiste français le plus écouté sur les plateformes de streaming grâce une communauté de fans unie autour de l'expression "mercé" (pour "merci") et du fameux signe des doigts dessinant les trois lettres de son nom de scène.
"Je suis resté moi-même, proche des gens et de ma team, surtout", expliquait-il dans un long portrait publié dans Libération le 7 décembre. "Je chante ce que je vis et la plupart s’y reconnaissent. Ils sentent que je suis un mec normal. On s’en fout de JuL !".
"Je suis resté moi-même, proche des gens et de ma team, surtout", expliquait-il dans un long portrait publié dans Libération le 7 décembre. "Je chante ce que je vis et la plupart s’y reconnaissent. Ils sentent que je suis un mec normal. On s’en fout de JuL !".
Cinq albums en un an
"Franchement c'est un truc de fou ! Ça va faire maintenant quatre ans que ça dure, qu'ils sont là derrière moi. C'est pour ça que d'ailleurs chaque année je fais des albums gratuits pour les remercier. Je fais tout pour eux", confie-t-il à l'AFP.
Et en la matière, il sait se montrer particulièrement généreux. Après "L'Ovni", sorti en décembre 2016 et vendu à 400.000 exemplaires, "Je ne me vois pas briller", sorti fin juin et certifié double disque de platine (plus de 200.000 exemplaires), et les deux opus gratuits, qui ont cumulé des millions de vues sur YouTube, "La tête dans les nuages" est son cinquième album produit en un an.
D'où vient cette productivité quasi industrielle ? "C'est depuis tout petit", souligne l'artiste qui rappe depuis l'âge de 12 ans. "Avec ma première paye, je me suis acheté mon micro, mon ordi, ma carte son. Dès que j'ai mis ça dans ma chambre, c'était bon !", dit-il à l'AFP. A Libération, il précisait ne mettre que "trois à quatre heures" pour composer une chanson (musique et paroles). Et chercher avant tout à "faire de la musique dansante avec des mots qui touchent."
Moqué sur internet, Julien Marie a été un peu blessé
Malgré le succès de la machine à tubes, avec en point d'orgue sa récompense aux Victoires de la musique dans la catégorie musiques urbaines, la tonalité de son dernier projet est au temps gris et maussade, à l'image des morceaux "Mauvaise journée" ou "Le Jaloux", même si les sons aux rythmes ensoleillés - sa marque de fabrique - restent toujours au rendez-vous.
Suite à excès de vitesse sous l'emprise du cannabis en octobre, il s'était excusé sur Facebook à sa sortie de garde à vue. Mais son message truffé de fautes d'orthographe ("Desolé ma team pour ce qu'il cest passé Je sait qui a des enfant et des parent qui me suive.") avait été la risée du web pendant quelques jours.
Au point de le blesser ? "Un peu oui...", reconnaît Julien Marie de son vrai nom. "Pour l'excès de vitesse, j'assume, d'ailleurs je me suis excusé devant tout le monde. C'est plus les moqueries sur l'orthographe, parce que si je le voulais, je mettais le correcteur sur le téléphone et c'était fini", estime celui qui dit "revenir de loin" depuis l'arrêt de sa scolarité "trois mois" à peine après le début d'un BEP ventes.
"Quand je parle sur Facebook, je parle comme si je parlais avec mes 'potos'. Je ne parle pas pas comme si je parlais à l'école. C'est juste pour leur montrer que c'est moi qui suis derrière. D'ailleurs quand c'est trop bien écrit, ils savent que ce n'est pas moi", ajoute-t-il.
Les projets de JuL pour 2018 ? Ralentir et faire émerger des petits du quartier
S'il a rempli récemment Bercy et n'a mis que quatre jours à vendre tous les billets pour le Dôme samedi soir, c'est le souvenir du concert d'un autre rappeur, Soprano, au Vélodrome qui lui provoque le plus de frissons. "C'était magique, ça serait un rêve de le faire."
Avant d'éventuellement organiser un tel concert événement, faut-il s'attendre à une nouvelle année prolifique en 2018 ? "Je ne pense pas ! Je vais créer un peu d'attente. On va un peu respirer".
Mais comme JuL ne sait pas s'arrêter, il compte s'atteler à faire émerger de nouveaux rappeurs de son quartier de la Puenta à Marseille. Pour commencer, il a signé un artiste qui s'appelle Moubarak. "C'est un petit de chez moi, très respectueux", disait-il à Libération début décembre. "Moi mon but, c'est qu'il pète tout, donc toute ma force je vais lui donner." Si ça se passe bien, d'autres suivront. 2018 sera-t-elle l'année d'une éclosion de bébés JuL ?
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