"Je sais ce que je dis, et pourquoi je le dis" : le témoignage de la jeune femme à l'origine des plaintes contre Moha La Squale
Quatre femmes ont porté plainte contre le rappeur Moha La Squale, qu'elles accusent de violences sexuelles. A l'origine, une jeune femme de 20 ans, qui a réussi avec une vidéo postée sur Instagram à déclencher des dizaines de témoignages concordants.
Au début de l'été, Romy a participé comme figurante à un clip de Moha La Squale, illustrant le titre Basta et annonçant un nouvel album du rappeur parisien. Il y a dix jours, elle poste une vidéo, face caméra, sur son compte Instagram. "Dans la vidéo, je mets en garde ceux qui seront amenés à le rencontrer, étant donné que mon expérience n'a pas été géniale." Dans les heures qui suivent, sa messagerie privée déborde.
Je recevais bien dix messages par minute, et aujourd'hui ça continue... Des témoignages très précis, avec toujours la même chronologie des faits.
Romy, 20 ans
Aujourd'hui, face à nous une jeune fille de 20 ans calme, souriante et déterminée. En dix jours, près d'une trentaine de femmes l'ont contactée pour dénoncer des agressions, des violences et des menaces de la part du rappeur. Dans la messagerie privée de Romy, très vite, aussi, les premières insultes : "Je ne le prends pas personnellement car je sais ce que je dis, et pourquoi je le dis. C'est un sujet sensible, qui implique beaucoup d'énergie. Et beaucoup de haine aussi, avec tous ces gens qui ne croient pas ces femmes." Quatre femmes ont déposé plainte et le parquet de Paris a ouvert une enquête pour violences volontaires, menaces de mort et agressions sexuelles.
Un nouveau rôle, pas facile à porter
La comédienne porte désormais beaucoup de choses sur ses épaules. Il y a une semaine par exemple, jamais elle n'aurait imaginé que deux adolescents la reconnaissent et lui parlent comme ça, dans la rue en pleine journée, alors qu'elle répond à notre micro. "Je suis toujours bien accompagnée, je ne vais pas sortir toute seule", avoue-t-elle malgré tout. Ce qu'elle n'encaisse pas, c'est la méfiance. Elle parle des policiers notamment, qui ont recueilli la semaine dernière, à Paris, les quatre premières plaintes dans cette affaire, pour "agressions sexuelles" et "violences" notamment. "Pourquoi t'es pas venue avant... Je ne comprends pas !"
Je ne remets pas en cause le fait qu'il peut y avoir de fausses accusations, mais là, quand il y a autant de plaintes, autant de témoignages !
Romy
Romy explique, photos à l'appui, que les quatre plaignantes disposent de nombreuses preuves, comme des SMS, des photos, et même des rapports de police suite à des tapages. Elle, de son côté, se dit prête à assumer les conséquences de son rôle dans cette affaire : "Par les réseaux ou la justice, je continuerai à me battre". Alors que nous discutons, le téléphone de Romy ne cesse de vibrer : des messages privés sur Instagram, encore.
Contactée, l'avocate de Moha La Squale n'a pas répondu à nos sollicitations. Silence total, également, du côté du rappeur.
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