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"Bouge de là" est "une chronique intemporelle", estime le rappeur MC Solaar

Un des pionniers du rap français revient sur le succès de son titre culte, sorti en 1990, pour la première fois mis en ligne dans sa version originale sur les plateformes de streaming.

Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le rappeur MC Solaar lors d'un concert Live à FIP, le 13 avril 2019, à la Maison de la radio. (CHRISTOPHE ABRAMOWITZ / RADIO FRANCE)

"Bouge de là est une chronique intemporelle", a souligné le rappeur MC Solaar vendredi 25 juin sur France Inter, à l’occasion de la mise en ligne, sur les plateformes digitales, de son titre culte, Bouge de là, sorti en 1990. "Certains titres restent [...] Quand ce sont des éditos, ils restent un peu plus longtemps", a-t-il poursuivi. 

Bouge de là, c'est l'histoire d'un homme qui, partout où il va, se fait rembarrer. "C'est une sorte de victime, un gars qui a des pérégrinations dans la ville de Paris, mais en réalité, il n'a pas fait grand-chose", explique MC Solaar. "Quelquefois, c'est lui qui dit 'Bouge de là' aux gens, mais très régulièrement, ce sont les gens qui lui disent 'Bouge de là'." 

"Même la dame à la boulangerie connaissait"

Celui que l’on surnomme parfois Claude MC se souvient du succès de ce titre. "Il est passé de ce qu’il était deux semaines avant, c’est-à-dire un titre underground, à quelque chose de populaire, qui a plu à pas mal de gens. Cela a été un des premiers succès populaires [du rap français], même la dame à la boulangerie connaissait." 

Pour lui, la réapparition de Bouge de là n'est que le début d'un grand retour. Ses trois premiers albums vont également être réédités dans les semaines à venir. Comme si MC Solaar n'avait finalement jamais disparu. "Je me considère toujours comme un bouchon de liège, quel que soit le truc, je flotte", a-t-il ainsi déclaré. 

Depuis plusieurs années, ses albums étaient restés indisponibles en raison de tensions entre le rappeur et son ancienne maison de disques Polydor. "Ils appartenaient à deux personnes : une partie à moi, et une partie au label. Cela n’a pas été exprimé dans un jugement de séparation. On a attendu un certain nombre d’années, et puis il faut se dire que nous devons repartir ensemble, en remettant les choses au clair", explique MC Solaar.

"Les gens disent 'merci la zone'"

Le premier album à revenir sur le devant de la scène sera Qui sème le vent récolte le tempo, le 9 juillet prochain. L'occasion pour cette icône des premières lueurs du rap français de faire le bilan de ce qu'il a semé, "un espace de liberté où les gens peuvent créer sans être dans une espèce de dogme du hip-hop des années 1990", mais aussi de ce qu'il a récolté : "Souvent, à Marseille, les gens disent 'merci la zone', c’est-à-dire que le rap, qui vient de la zone, leur a fait découvrir plein de choses"

MC Solaar vante d'ailleurs les qualités de cette nouvelle génération issue de "la zone" : "Je vois souvent des jeunes extrêmement indépendants, ils arrivent à travailler en petites équipes, ils ont un rapport direct avec leur public. Ils sont autonomes, ils arrivent à faire les choses qu’ils souhaitent."

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