Printemps de Bourges : la jeunesse au rendez-vous de la 41e édition
"Cette édition a été superbe", s'est réjoui le directeur du festival Boris Vedel, successeur depuis deux ans du co-fondateur Daniel Colling, à la tête du Printemps, créé en 1977. Et historique, puisque le record de fréquentation a été battu avec 69.329 spectateurs payants en six jours, soit presque 5.000 de plus qu'en 2016. En outre 9.983 invités ont été recensés.
En dépit des mesures de sécurité accrues, en raison des menaces d'attentats, le Printemps de Bourges s'est déroulé dans une ambiance festive. Seul accroc : un problème technique a perturbé la fin de soirée dans la nuit de vendredi à samedi. Un court-circuit a interrompu l'avant-dernier concert en cours de Deluxe sur la grande scène du W. Tout a été rétabli samedi pour la soirée rock'n beat (Yuksek, Vitalic...), avant que le rappeur Soprano ne se produise en clôture dimanche.
La politique s'est faite discrète pendant le festival. Aucun candidat ne s'y est montré et quasiment aucun artiste ne s'est exprimé. A l'exception de Renaud, qui a récolté des sifflets en "menaçant" de montrer son t-shirt "Macron président".
Des artistes ont marqué de leur empreinte le festival
A commencer par la chanteuse Camille, dont le retour sur scène après quatre ans d'absence était très attendu. Venue présenter son cinquième album "Ouï" qui doit sortir le 2 juin, l'artiste de 39 ans a offert un spectacle impressionnant de maîtrise physique, autant pour ce qui fut de chanter que de danser, installant une ambiance envoûtante deux heures durant. Et derrière la performance, l'émotion fut forte pour ces retrouvailles avec le public.Elle le fut aussi au palais Jacques Coeur pour la lecture musicale de Gaël Faye, venu narrer "Petit pays", son récit multiprimé (Goncourt des lycéens, prix du Premier roman). Et il y eut aussi l'hommage à Barbara, chantée par "Ses hommes" dont Dominique A, majestueux, Julien Clerc ou Vincent Delerm.
Emotion tout en retenue, pour Lady Sir, le groupe formé par Gaëtan Roussel, leader de Louise Attaque, et la comédienne Rachida Brakni. Ils présentaient pour la première fois l'album "Accidentally Yours". 11 titres sortis il y a une semaine.
Chanter en français, en anglais et en arabe s'est vite imposé aux yeux de Rachida Brakni. Pour l'artiste d'origine algérienne "l'arabe est une langue très musicale, très douce et par ailleurs qui se marie tellement bien avec le français ou l'anglais. C'est un mariage plutôt heureux". "Il y a dans cet album quelque chose de l'ordre des grands espaces, de très naturel", abonde Gaëtan Roussel. "On a pris l'air et il y a un contrechamp qui est la guitare électrique."
Autre première : la Comédie-Française qui n'était jamais encore venue jouer dans un festival de musiques actuelles et a présenté "Comme une pierre qui...", sur l'enregistrement de "Like a Rolling Stone", chanson mythique de Bob Dylan.
Jeunesse triomphante
La jeunesse était présente dans cette édition, puisque 70% des artistes y défendaient leur premier opus. Si certains sont déjà plébiscités comme Jain ou Vianney, d'autres sont appelés à marcher sur leurs pas : le Néerlandais Thomas Azier et sa pop classieuse, le groupe français Her grand enfant des Talking Heads, le prometteur Tim Dup, le talentueux Barbagallo ou Parcels, des Australiens qui transpirent le funk rock.Et que dire des participants aux Inouïs, le "tremplin" du Printemps ? Beaucoup ont impressionné... Le rappeur Ash Kidd et le groupe de rock Lysistrata ont obtenu ex-aequo le prix du jury. Mais celui qui a marqué les esprits se nomme Eddy de Pretto, lauréat du prix Printemps de Bourges. Un talent et une présence indéniables, comme si Stromae se rêvait Jacques Brel.
Le Printemps de Bourges, c'est aussi le Festival Off
Des concerts, des improvisations à découvrir au coin de la rue.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.