"The Wall" à Paris : Roger Waters construit son mur au Stade de France
"The Wall", paru en 1979 et adapté au cinéma par Alan Parker en 1982, raconte la vie d'un anti-héros, Pink, qui, dès l'enfance, construit un mur imaginaire autour de lui pour se protéger de l'oppression de sa famille et de l'école. Devenu rock star, Pink sombre peu à peu dans la folie au point de se prendre pour un dictateur fasciste, avant de se révolter et de détruire son propre mur.
Samedi, le mur occupait la largeur entière du Stade de France. A moitié construit au début du spectacle, il a été progressivement assemblé, brique par brique, avant de voler en éclats.
Les fans des Pink Floyd venus en nombre
L’impressionnant ballet visuel était accompagné de bruitages venus de tous les coins du stade, comme des hélicoptères fantômes dont le son était confondant de vérité.
Le mur était habillé de projections (dessins tirés du film comme les célèbres marteaux défilant au pas de l’oie, graffitis rappelant le mur de Berlin, séquences filmées…) qui le rendent constamment mouvant.
Les parties extérieures, servant d’écrans géants, démultipliaient la scène et Roger Waters semblait minuscule au pied de son mur. Sa voix n’était pas toujours à la hauteur de cette démesure, mais les fans de Pink Floyd venus en masse semblaient heureux de retrouver les personnages qui peuplent l'imaginaire du groupe et de "The Wall", comme le cochon gonflable ou les marionnettes géantes.
Des ados de Saint-Ouen invités sur scène
Celle du professeur a surgi, évidemment, pour "Another Brick in the Wall", chassée par une chorale d'enfants.
Pour chaque concert, Roger Waters demande au promoteur local de recruter pour ce passage des enfants de quartiers défavorisés. Samedi, ce sont une dizaine d'adolescents de Saint-Ouen qui ont ainsi connu un quart d'heure de gloire joyeusement désordonnée.
Paru en 1979 puis adapté au cinéma en 1982 par Alan Parker, "The Wall" est un des disques mythiques de l'histoire du rock, porté par des tubes tels que "Another Brick in the Wall", "Comfortably Numb" ou "Mother".
Roger Waters a voulu dénoncer la guerre
En remontant "The Wall", Roger Waters a voulu diffuser un message plus "politique et polémique", en faisant une dénonciation de la guerre et de ses ravages, du pouvoir et de l'argent.
Des images de soldats et de victimes civiles tués au cours de conflits armés -- dont celle du propre père de Roger Waters mort pendant la Seconde Guerre Mondiale--, défilent sur le mur, alors que des détonations résonnent dans le stade.
Des bombardiers déversent des torpilles en forme de croix, d'étoiles de David, de croissants, de dollars et de logos de multinationales. Mao porte des écouteurs blancs, sous le slogan détourné d'Apple, "iPay".
"Tout va bien, continuez à consommer", peut-on lire sur le cochon qui survole le stade...
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